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Jeune pour partir

On est plutôt habitué à voir les fondeurs tirés leurs révérences autour de 35 ans, voire plus pour certains, mais le Québecois à choisi de le faire plus rapidement car il supportait de plus en plus mal la solitude et l'éloignement.

La récente retraite de son pote Devon Kershaw a été difficile à vivre pour lui et il s'est retrouvé souvent seul en chambre durant les longs mois d'hiver après avoir connu des jours heureux et fastes avec son coéquipier.

Alex Harvey en avait assez de cette vie de nomade toujours à faire et défaire ses valises, pour passer d'un hôtel à l'autre, d'un pays à l'autre, tout en restant toujours loin de sa famille et de ses racines.

La motivation s'est éteinte depuis les JO 2018 de PyeongChang et son dernier hiver a conforté son choix : Il est l'heure de partir, de retrouver l'université et de terminer ses études de droit pour devenir avocat.

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Coupe du monde

Harvey, fils de Pierre qui était lui aussi un illustre fondeur, a débuté sa carrière mondiale en février 2008 à Otepaa. Présenté comme un super talent, il va très vite franchir toutes les étapes pour accéder au plus haut niveau.

Un an plus tard il grimpe sur le podium d'un team sprint et surtout en mars 2009 il vient prendre une sensationnelle troisième place sur le 50km classique de Trondheim, derrière Jauhojaervi et Angerer.

Voilà qui en dit lo,g sur la qualité du bonhomme. 

Il connaitra son premier succès en mars 2012 avec une victoire sur le prologue des finales de coupe du monde à Falun, distance 3.2km en skating. Ce jour là il démontre si besoin ses talents de fondeur all round.

Une polyvalence et une endurance qui lui permettent de terminer 3e du général en 2014 et en 2017. Il termine également 4e en 2018 et 6e en 2012.

Alex Harvey, qui totalise 258 départs sur le circuit, s'en ira avec 30 podiums et 8 victoires au compteur

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Double champion du monde

En mars 2011, il devient une immense star dans son pays mais aussi en Norvège lorsqu'il vient, avec son pote Kershaw, chercher l'or du team sprint promis à la paire favorite Northug, Hattestad.

Les Canadiens épatent et surprennent le monde entier.

En 2013 il obtient le bronze du sprint. En 2015 il prend l'argent, toujours en sprint et le bronze du skiathlon avant de connaitre le plus grand moment de sa vie sportive deux ans plus tard à Lahti.

Ce jour là le Québecois décroche le Graal et s'impose au sprint devant Ustiugov et Heikkinen sur la discipline reine. C'est LA consécration.

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Déception olympique

Si les mondiaux se sont toujours bien passés, il n'en dira pas autant sur ses sorties olympiques. Malgré trois olympiades, Vancouver, Sotchi et PyeongChang, et 13 courses disputées, il ne fera jamais mieux que 4e.

En 2010, lors du Team Sprint, il frole le bronze et huit ans plus tard, sur le 50km classique de PyeongChang il prendra encore une fois cette "maudite" place, loin derrière Niskanen et Bolshunov, mais tout près de l'innatendu Larkov.

Les fondeurs Russes, qu'ils n'a jamais porté dans son coeur, pour la plupart, lui resteront en travers de la gorge encore longtemps.

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Les retraités - saison 2019

Matti Heikkinen

Jon Kristian Dahl

Magnus Moan

Frida Hansdotter

Andreas Kofler

François Braud

Maxim Vylegzhanin

Aksel Lund Svindal

Tim Hug

Andreas Stjernen

Alex Harvey

A suivre

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Photo : Nordic Focus

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