Aksel Lund Svindal, le grand ogre norvégien de médailles, les perçoit comme une menace: Cyprien Richard et Thomas Fanara partent en chasse vendredi d'une médaille au géant des Championnats du monde de ski alpin à Garmisch-Partenkirchen.
Après l'or par équipes mercredi, le bronze de Tessa Worley dans l'épreuve jeudi, ce seraient bien aux géantistes de poursuivre la série. Oui, mais...
"Aux Mondiaux de Val d'Isère en 2009, il y avait déjà cette pression aux résultats. Moi, je m'autorise un droit à l'erreur, je me donne la possibilité de passer à côté, et en me disant cela, je suis plus serein", prévient Thomas Fanara.
"Vous savez tous où j'étais il y a un an": sur la table d'opération en raison d'une déchirure du ligament croisé antérieur au genou gauche, pour la deuxième fois en deux ans.
Le discours est ainsi, mais l'investissement est bien là. Au lendemain d'un week-end de courses mi-janvier, il a appelé son frère Benoît, médecin urgentiste, pour lui proposer une virée à Garmisch. "Nous avons pris la voiture pour arriver jusque-là, avons acheté deux forfaits, et skié sur la piste au milieu des autres, histoire de prendre des repères", raconte le Haut-Savoyard.
L'histoire de Cyprien Richard est également ponctuée de blessures et de coups durs, au point que sa carrière n'a débuté vraiment qu'à 30 ans.
"Je ne suis plus tout à fait le même aujourd'hui qu'aux jeux Olympiques. J'ai beaucoup progressé dans tous les domaines de la performance", estime l'autre Haut-Savoyard. "Sur le physique, sur le mental - c'est quelque chose qui me tient à coeur car j'ai découvert que j'avais beaucoup de lacunes là-dedans -, et sur la technique, où je suis passé à un cap supérieur."
Le duo a suivi les mêmes traces cet hiver, où ils sont montés ensemble deux fois sur le podium: d'abord à Alta Badia, avec Richard 2e devant Fanara, puis à Adelboden, où Richard partageait la victoire avec Svindal, et Fanara complétant le podium.
Avec les retraits des Autrichiens Benjamin Raich et Hannes Reichelt (blessés), la main dans la plâtre du Suisse Didier Cuche, et les problèmes cardiaques de son compatriote Carlo Janka, champion du monde et olympique en titre, le chemin du podium reste très ouvert. Attention toutefois aux Suisses car ils pourraient bien, malgré leurs soucis, mettre tout le monde d’accord avec l’aide d’un Marc Berthod que personne n’attend.
L'Américain Ted Ligety a démarré en trombe la saison, en remportant les trois premiers géants, mais Svindal est le grand maître dans l'art de conquérir les médailles.
"Même si j'en ai déjà une d'or, j'ai encore faim", a averti le Norvégien, sacré champion du monde du super-combiné lundi. "En venant à Garmisch, je pensais que j'avais des chances de podium dans chacune des quatre épreuves. Disons que les résultats en vitesse n'ont pas été ceux espérés." Svindal ne sera pas le seul candidat au podium dans son équipe puisque son coéquipier Jansrud possède lui aussi les qualités et le physique nécessaire pour s’imposer.
Côté Italien, on souhaite prolonger l’euphorie avec le spécialiste Massimiliano Blardone à la recherche d’une consécration. L’Autriche, orpheline de Raich, Hirscher et Reichelt comptera sur Schoerghofer et Baumann pour un podium. (avec AFP)
Vendredi 18 février :
Slalom géant messieurs: 1re manche 10h00, 2de manche 13h30
Photo : Agence Zoom