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"Cela me fait mal de voir tout ça"
Ancien directeur du ski de fond au sein de la Fédération Internationale de Ski, le Suisse Juerg Capol, l'homme qui a mis en place le Tour de Ski, ne se reconnait plus du tout dans le fonctionnement actuel de la FIS.
Comme beaucoup, Capol est très remonté depuis l'élection du Britannico-Suédois Johan Eliasch, en 2021 comme président.
Un peu plus d'un an plus tard, le Suisse décide de quitter la FIS pour devenir directeur des mondiaux de biathlon prévus à Lenzerheide la saison prochaine.
"Quelques semaines après son élection à la présidence de la FIS, j'ai réalisé que la suite serait compliqué et au même moment, on m'a proposé ce nouveau poste alors je n'ai pas hésité.
Depuis l'arrivée de Eliasch, plus rien n'est amusant, c'est devenu un désastre et aujourd'hui nous sommes là où je pensais que nous serions. Plus personne ne veut et ne peut agir dans l'intérêt du ski." indique Capol à la NRK.
(suite sous la photo)
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Une guerre sous fond de droits TV
En tant que fan de ski ou téléspectateur, vous ne remarquez pas grand-chose mais actuellement se déroule une lutte au couteau, sous fond de droits TV, entre les plus grosses nations du monde et la FIS.
Des pays comme la Norvège, la Suède, l'Autriche, la Suisse, l'Allemagne, l'Italie et la Slovénie sont désormais tellement en colère qu'ils menacent de ne plus organiser de courses de coupe du monde.
(Vous notez que la France, sans doute pour ne pas froisser Michel Vion, ancien président de la FFS, et bras droit de Johan Eliasch, ne fait pas partie de ce groupe).
Les nations frondeuses représentent environ 65% de toutes les courses de Coupe du monde organisées chaque année. Au lieu de cela, elles envisagent de créer leur propre circuit et leurs propres événements en dehors du système FIS.
Tous ces pays sont vent debout contre le nouvel accord marketing que la FIS tente de conclure. La Fédération Internationale veut commercialiser elle même tous les droits, au lieu et à la place de ces nations, qui le font depuis des dizaines d'années.
En coulisses, c'est une véritable guerre entre les deux parties et, malgré les nombreuses réunions effectuées ces dernières semaines, les positions des uns et des autres n'ont pas bougé.
"Ils participent à des réunions et se donnent des coups de pied sous la table. Un coup de pied à gauche et un coup de pied à droite et personne ne réfléchis à la manière de résoudre les problèmes du ski." ajoute Juerg Capol.
"Les menaces des grandes nations peuvent êtres mises à exécution, je pense que c'est une bonne solution mais ils doivent être plus cohérents. Ils doivent dire qu'ils ne quittent pas la FIS, mais qu'ils dirigent leur propre série.
Eliasch n'a jamais voulu m'écouter. Il avait son opinion. Je lui ai beaucoup parlé avant qu'il ne devienne président, je le connais depuis plusieurs années. Mais lorsqu’il a été élu, les discussions ont été du coup très courtes.
Il n'écoute d'ailleurs personnes, il agit comme si tout était son affaire. Il a tout de même quelques bonnes idées pour l'avenir du ski mais ses méthodes de fonctionnement ne sont pas bonnes pour notre sport."
Malgré la charge de Juerg Capol, qui a donné une longue interview à la NRK, la FIS a répondu avec calme et dédain via un communiqué.
"Le président Eliasch a été élu avec pour mandat de changer la FIS pour le bien de toutes les nations, disciplines et athlètes.
Dès le début, il savait qu’un tel processus de changement significatif n’est pas toujours amusant et crée du mécontentement parmi ceux qui se satisfont du statu quo. C'est naturel."
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