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Les Suédois ont rien compris et ils n'ont pas apprécié

On avait tenté les jours précédents de comprendre les trop nombreux changements de règlement effectués sur le Tour de Ski par la FIS.

Des modifications sans queues, ni têtes, qui ont surpris, étonné mais aussi énervé les principaux intéressés, les athlètes. D'ailleurs on est assez content de voir des sportifs qui sont parties prenantes, évoquer enfin, les problèmes qu'on évoque (trop) souvent.

(suite sous la photo)

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Morceaux choisis après les courses de Davos : 

"Je pense que c'est très étrange de changer de règlement au dernier moment. Pourquoi utiliser les temps d'un qualification d'un sprint alors que cette poursuite de Davos était extrêmement importante pour le général." indique Calle Halfvarsson à Expressen.

Donc gagner (ce sprint), qui est l'essence du sport, était finalement devenu inutile (parfait pour le spectacle) pour ceux qui jouent le général, car ce sont les qualifications qui comptent.

As t'on déjà vu une telle idiotie dans un autre sport ?

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Le patron est perdu

La FIS décide ensuite de prendre en compte le temps scratch de cette poursuite pour le général et attribuer les points coupe du monde de l'étape. Cela signifie qu'un fondeur terminant 10e peut être déclaré vainqueur de l'étape (encore une idée folle).

"Du coup comment on attribuera ces points pour la coupe du monde ?" demande un journaliste Suédois à Michal Lamplot, directeur FIS de la discipline.

La réponse est du genre à nous faire tomber du siège. " Voilà une bonne question. Et... euh, je ne sais pas. Je vais devoir lire la documentation sur les règles avant de pouvoir répondre à cette question."

Donc même le patron ne comprend rien, c'est absolument affligeant. 

Une heure plus tard Michal Lamplot revient en expliquant que "finalement les points coupe du monde seront distribués en tenant compte du classement final de la poursuite et non le temps scratch."

La suite, comme si cela ne suffisait pas, c'est l'abandon du départ par vagues, décidé au milieu de la nuit (23h), car la FIS s'est rendu compte qu'un départ effectué de la sorte perdrait le télespectateur !

"C'est très compliqué, même nous on comprend rien, je me demande comment font ceux qui regardent depuis leur canapé, ça doit pas être facile à suivre." ajoute l'expérimenté Jens Burman.

(suite sous la photo)

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"Une parodie de poursuite"

Les attaques contre l'organisation ont continué jeudi après la poursuite féminine avec des Suédoises qui se sont totalement lâchées contre la FIS.

"Cette poursuite c'est un scandale, on a pas vu un seul ouvreur passé dans les traces avant notre passage, alors que 20 étaient prévus." explique Maja Dahlqvist.

"Une parodie de course" a ajouté Linn Svahn. Des Suédoises furieuses car jouer les chasses neiges en tête de course a évidemment empêché toute attaque pour nous donner un scénario assez monotone.

Du coup, le staff Suédois est parti questionner la FIS à propos de l'absence des 20 ouvreurs promis. La réponse se tient en trois mots : "C'est un sport d'hiver". 

"On est déçu mais que vous voulez faire, on ne décide de rien." conclu Anders Svanebo, un des responsables de l'équipe nationale.

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Retrouver simplicité et clarté

Le Tour de Ski, tel qu'il a été imaginé et mis en place par Vegaard Ulvang et Jurg Capol, il y a 18 ans déjà, c'était une idée géniale. Un format alléchant avec des étapes qui ont marqué l'histoire, comme la ongue poursuite en ligne autour de Cortina, et un règlement clair.

Au fil des années, les instances ont commencé a tricoté, a casser le beau jouet.

Une fois il ne fallait pas avantager les sprinters, une fois il ne fallait pas avantager les spécialistes de distance. Finalement on a raccourci les étapes, on a donné des bonus secondes et puis finalement on arrête d'en donner et on les remet...

Mêmes alternances concernant les poursuites avec une liste de départ basée sur le classement d'un sprint, une fois sur le général, une fois sur un 10km, et dernière idée de génie, sur les qualifications.

On touche le fond, évidemment, et vous l'avez lu, même le directeur FIS de la discipline se perd dans ces règlements alambiqués, incompréhensibles. 

Comment voulez vous que le grand public suive ? Pour ne rien arranger les abandons sont quotidiens, trop nombreux, et la moitié des stars de la discipline manquent à l'appel de cette édition 2024.

Rendez nous le Tour de Ski des années 2000 à 2010, donnez les clés à Bjoern Daehlie, légende de la discipline, qui serait l'homme idéal pour diriger son sport au sein de la FIS.

Rêver fait toujours du bien...