Le ski alpin est souvent une histoire de famille comme l'illustre l'Autrichienne Elisabeth Görgl, reine des Mondiaux-2011, et l'abondance de fratries en lice la saison dernière.

On a notamment vu l'Italie qui propose ainsi dans sa sélection deux couples frère-soeur (Manuela et Manfred Mölgg, Francesca et Matteo Marsaglia), et deux soeurs, Irene et Elena Curtoni. La Norvège avec les soeurs Mona, Lene et Nina. Sans oublier les soeurs Schild Marlies et Bernadette ou encore les Suisses Fabienne et Carlo Janka qui sont frère et soeur.

L'histoire de ce sport est aussi constellée de grands noms en double qui rempliraient un bottin: des Françaises Marielle et Christine Goitschel aux Croates Janica et Ivica Kostelic, en passant par les jumeaux américains Steve et Phil Mahre, sans oublier Andreas et Hanni Wenzel, du petit Liechstenstein.
 

"Dans les stations, le sport identitaire c'est le ski. Aux Saisies (Savoie), le stade de foot le plus proche était à 20 km. Et puis il y a la dimension professionnelle. Les moniteurs sont les premiers entraîneurs de leurs enfants. Notre père était lui directeur de l'école de ski", explique John, de l'illustre famille des Piccard qui a donné à la France un champion olympique, Franck.

 "A un moment, on était même cinq en équipe nationale. Outre Franck et moi,
il y avait Ian, Leïla et Jeff. Le ski, c'est aussi un loisir",
souligne l'ex-champion de France de combiné, qui s'occupe désormais de repérer les talents en herbe pour un grand équipementier.

L'héritage des parents, notamment dans les acquisitions psychomotrices, est important, comme l'atteste Görgl, médaillée d'or du super-G et de la descente en Bavière. Sa mère, Traudl Hecher, avait conquis le bronze en descente aux Jeux d'hiver de 1960 et 1964. Et son frère Stephan Görgl a remporté deux épreuves de Coupe du monde il y a quelques saisons.
 

"C'est un sport de niche, une passion", remarque Maria Rosa Quario. Désormais journaliste, elle a fait partie de l'"Avalanche rose", le groupe de slalomeuses qui firent briller la Squadra azzurra dans les années 80.

"Même dans les stations, les parents sont tellement occupés professionnellement. Alors, si tu n'as pas la passion... Mes parents, qui habitaient Milan, m'ont amenée à la montagne", insiste l'ancienne slalomeuse. Rien de plus normal donc que sa fille Federica Brignone, dont le papa est en outre moniteur et entraîneur, soit désormais une des meilleures géantistes.

Et même si Ante Kostelic était ancien joueur de handball de haut niveau, il a réussi à faire de ses deux enfants, Janica et Ivica, deux immenses champions dans un sport qu'il a découvert avec fascination en Suisse. Grâce aux Kostelic, la Croatie, sans grande tradition du piquer du bâton, est devenue une puissance reconnue du ski alpin. (écrit avec AFP)

 

Photo : Agence Zoom