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Un ancien dopé

Grigory Rodchenkov, né en 1958, a connu le dopage pour la première fois le dopage lorsqu'il avait 22 ans. 

Sa maman, employé de l'hôpital central du Kremlin avait accès à des médicaments fabriqués à l'étranger et ce soir là, elle injectie à son fils une dose de stéroîde venu de Hongrie.

Rodchenkov, l'athlète coureur de fond, met le pied dans le systême et il devra ensuite payer pour obtenir des produits avec la garantie d'être suivi par des bons entraineurs et de bons médecins.

Le systême devenant de plus en plus cher, il met alors en place un trafic entre la RDA et la Russie afin de revendre lui-même des pilules dopantes à ses entraineurs ou autres athlètes.

Devenu dealer, il va en vivre durant de nombreuses années, Rodchenkov suivra de près les pratiques Russes durant plus de 15 ans avant de devenir, on ne sait pas trop comment, directeur du labo antidopage de Moscous en 2005.

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Un livre choc

Grigory Rodchenkov, durant la décennie passé au sein du laboratoire, va couvrir et protéger, avec l'aide de ses employés, des centaines de sportifs Russes.

Tout est parfaitement huilé pour doper, sans aucun risque de se faire prendre, tous les athlètes demandeurs ou obligés, par les autorités de le faire.

Aujourd'hui, dans son livre The Rodchenkov Affair, dont l'Equipe Magazine publie ce week-end de longs extraits chocs (à lire absolument), l'ancien patron du laboratoire de Moscou déballe tout.

Depuis sa fuite aux USA, il a reçu de nombreuses menaces de mort et certains de ses anciens collègues ont été retrouvés, bizarrement, morts en Russie.

"Après les premières révélations de dopage qui faisaient suite aux JO de Sotchi, je suis devenu le bouc émissaire et la tête à faire tomber dans mon pays, c'est là que j'ai décidé de m'enfuir.

Le réalisateur Californien Bryan Fogel, avec qui nous avons réalisé le documentaire Icare (a regarder absolument) m'a aidé et aujourd'hui je vis sous protection policière 24h24." explique t'il.

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Les JO de Sotchi 2014

Si vous voulez tout savoir sur les pratiques Russes concernant les JO de 1988, le boycott de l'édition précédente, les stéroîdes utilisés en quantité astronomique par certains athlètes, procurez vous le mag de l'Equipe.

Nous allons seulement publier un extrait de ce livre à propos des JO de Sotchi en 2014, c'est de là que les révélations sont parties.

Aujourd'hui on sait que les Russes avaient découvert de façon très intelligente et maligne comment ouvrir sans trace les flacons réputés inviolables utilisés par le CIO pour faire les contrôles.

Ces flacons, certifiés et fabriqués par une entreprise Suisse, étaient ensuite vidé de leur contenu pour être remplacé par des contenus propres. Les Russes pouvaient échanger chaque jour, sans risque, les prélèvements d'une dizaines d'athlètes.

Pour ces JO de Sochi, les médecins Russes avec l'aide Rodchenkov et de ces assistants avaient notamment mis au point le cocktail Duchesse.

Une préparation contenant trois stéroïdes agissant rapidemment mais faiblement dosé.

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Le cocktail Duchesse

"Ce coktail a été mis au point pour aider les plus âgés à récupérer plus vite.

Alexander Legkov, champion olympique du 50km, la biathlète Olga Zaitseva ou encore le bobeur Alexander Zubkov en ont bénéficié."

Tous seront ensuite blanchis par le Tribunal Arbitral du Sport.

Rodchenkov poursuit : "Ce coktail ne servait pas à préparer les athlètes pour les JO, seulement à les faire récupérer plus vite.

Une préparation adéquate, en ski de fond ou en biathlon, nécessite des années de pratique et c'est cela qui vous fait gagner une médaille.

Par contre ce cocktail était suffisant pour gagner l'or à la place du bronze ou alors terminer très fort un 50km comme Legkov l'avait fait alors que précédemment le finish était son point faible.

En bobsleigh Zubkov a gagné seulement quelques centièmes au départ, avec la poussée, mais c'était assez pour l'emporter.

Oui ce cocktail Duchesse a fait la différence en termes de médailles pour la Russie" conclu Grigory Rodchenkov.

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Photo : Nordic Focus

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