Roberto Gal, 50 ans, est infatigable: à quelques minutes du départ d'une course, on peut le voir courir pour apporter une ultime et précieuse modification au fartage, on le retrouvera au ravitaillement, puis sur la ligne d'arrivée pour réconforter les déçus, son éternel bonnet bleu enfoncé jusqu'aux sourcils.

"Le ski de fond, c'est sa passion, il ne peut pas concevoir sa vie sans le ski", admire Vittoz.

Le leader de l'équipe de France, 34 ans, sait ce que lui a apporté Gal, ancien technicien de l'équipe d'Italie et plus particulièrement de Marco Albarello, vice-champion olympique du 10 km classique en 1992.

Avec Gal, surnommé affectueusement en équipe d'Italie le "petit Robert" en référence à sa taille et à sa science du fartage, Vittoz a conquis un titre mondial (2005, poursuite) et sept victoires en Coupe du monde.

"Quand je suis arrivé (après les JO-1998, NDLR), je ne pensais pas qu'on aurait ces résultats. On a passé trois ans avant que Vincent fasse son premier podium. Depuis, on en fait chaque hiver entre six et dix", sourit Gal, originaire du Val d'Aoste, région francophone du nord de l'Italie où il possède plusieurs magasins de ski.

A l'entendre, la recette pour mener au plus haut-niveau Vittoz, Gaillard, Manificat ou Jonnier, sans parler de Roddy Darragon, vice-champion olympique de sprint en 2006, est simple.

"Je me sens bien avec mes athlètes et eux avec moi. Ce qui me plait, c'est d'avoir créé un groupe de copains qui visent toujours plus haut. La France fait peur maintenant", remarque-t-il. La notion de groupe est très importante dans la philosophie de Roberto Gal, c’est même une règle de base.

Emmanuel Jonnier, 4e du 50 km des JO-2006 à Turin, se souvient de sa première rencontre avec Gal, à peine nommé: "Quand il m'a vu faire du ski-roue, il s'est demandé où il était tombé, mais il a toujours cru en moi, c'est un motivateur hors-pair", note le Jurassien.

Et c'est en relais où les Bleus comptent quelques podiums, que l'esprit insufflé par Gal s'exprime le mieux: "Le relais sur le podium aux JO, se projette Jonnier, cela serait le top pour remercier Roberto".

Les fondeurs « historiques » du groupe Gal comme Rousselet et Perrillat seront cette fois absents des JO mais on sait déjà que leurs potes de l’équipe de France vont également skier pour eux, pour ne jamais rompre cette amitié profonde.

(avec AFP)