L’incroyable histoire de la famille Kern

Imaginez grandir sous le regard froid de la Stasi est-allemande, avec une mère chassée de son laboratoire scientifique et un père bloqué dans sa carrière parce qu’ils refusaient de plier devant le parti communiste.

C’est l’enfance de Gunther Kern et Dorothee Huebner, biochimiste est-allemande devenue légende du basket, puis professeure étoilée à l'Université de Californie.

Et c’est aussi la racine de la flamme qui brûle aujourd’hui chez sa fille Julia Kern, vice-championne du monde de ski de fond, prête à décrocher l’or à Milan-Cortina 2026.

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Derrière le rideau de fer, la science et le ballon

En RDA, la famille Kern paie cher son intégrité. La Stasi surveille, la mère perd son poste, le père stagne. Les revues occidentales ? Interdites. Les microscopes modernes ? Un rêve inaccessible.

Pourtant, Dorothee Huebner, 1,85 m sous les paniers, refuse de plier, et se réfugie dans le sport. En 1988, elle est sacrée meilleure joueuse de basket d’Allemagne de l’Est. 

« Ma mère avait une Trabant traditionnelle, on n’en trouvait que comme ça en Allemagne de l’Est, et mon père était un véritable passionné de cette voiture. C’est comme ça qu’ils se sont rencontrés », confie Julia Kern, 27 ans, sur le site du CIO.

Gunther Kern, lui aussi scientifique et sportif, tombe sous le charme lors de la première conférence post-Mur, en 1990.

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Les USA pour changer de vie

Le couple file ensuite aux États-Unis, entamer une nouvelle vie, loin des directives et des interdits communistes. Dorothee Huebner devient Madame Kern et intègre l’Université de Berkeley.

Mais le basket ne la quitte jamais et elle continue de jouer à haut niveau. Nadja, la fille aînée du couple, va elle aussi se prendre de passion pour ce sport, tout comme la cadette.

Dans le même temps, Julia Kern découvre le ski chez ses grands-parents bavarois. Ce qui n’était qu’un loisir d’hiver devient ensuite une vocation au lycée.

Une trajectoire ultra rapide

Très vite, Julia Kern se fait remarquer dans sa région et elle va intégrer l’équipe nationale des États-Unis.

« Je crois que je n’avais même pas conscience à quel point une enfance où l’on se sent sans limites et où l’on croit pouvoir tout accomplir en se fixant un objectif est exceptionnelle », souffle-t-elle.

« Ma mère comprend la vie d’une athlète, et c’est un atout inestimable. C’est ma plus grande supportrice et elle m’a inspirée.

Je rêvais d’être basketteuse pro comme elle, mais le ski m’a choisie. »

Âgée de 28 ans, l’Américaine a décroché une médaille d’argent et une médaille de bronze aux championnats du monde, en team sprint, avec sa coéquipière, la reine Jessie Diggins.

Julia Kern lorgne désormais vers une récompense olympique pour rendre encore plus fière sa famille de sportifs

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