Déjà médaillée d'argent du super-combiné, la Slovène Tina Maze, double vice-championne olympique avait prévenu que c'était son tour cette fois de monter sur la plus haute marche.
Ouvrant la course, avec deux heures de retard sur l'horaire initial, en raison du brouillard, Maze s'est ainsi installée solidement en tête dès la première manche, devant Brignone. Malgré une seconde manche plus que moyenne, elle est parvenue à tenir l'Italienne à 9/100e d'écart.
"Les centièmes ont été de notre côté cette fois. C'est un super sentiment d'arriver au bout", a déclaré la skieuse de 27 ans. "Cette première médaille d'or pour la Slovénie représente beaucoup, nous sommes une petite nation", a-t-elle souligné.
Mais c'est Tessa Worley qui a assuré le spectacle. La leader de la Coupe du monde de géant était seulement 19e à l'issue du premier tracé, faute d'avoir su trouver la bonne vitesse. Mais fidèle à son tempérament de battante, le petit bolide a fait trembler les chronos en seconde manche pour s'offrir à 21 ans sa toute première médaille. (voir vidéo en bas de page)
"C'était génial. Je savais que j'avais fait une bonne deuxième manche, mais je m'attendais quand même pas à monter sur le podium", a raconté la skieuse du Grand-Bornand.
Au lendemain de l'or par équipes, la Haut-Savoyarde apporte ainsi à la France sa première médaille en individuel de ces Mondiaux. "Je suis sur la troisième marche du podium, peut-être pas la plus belle. Pour moi c'est énorme, ça vaut tout", a estimé la petite perle du ski bleu, victorieuse de trois géants d'affilée en décembre.
Les Allemandes, grandes favorites, ont été un peu à la peine au grand dam du public.
La championne olympique, l'Allemande Viktoria Rebensburg, a terminé 5e, tandis que la championne du monde 2009, Kathrin Hölzl, souffrant toujours du dos, a préféré renoncer après la première manche. Quant à la star de la Mannschaft, Maria Riesch, qui était quatrième virtuelle entre les deux manches, elle a dérapé sur le second tracé.
L'Italie, qui a placé trois filles dans les six premières, continue son festival avec une cinquième médaille de ces Championnats, la première chez les dames.
"Je me suis dit que je devais vider ma tête", a raconté Brignone, le petit talent de 20 ans. "Je voulais cette médaille et la voilà. J'ai plus peur de la fête maintenant que de la piste." (avec AFP)
Tina Maze (SLO/1re): "Au départ, je me sentais comme un taureau, je n'en pouvais plus d'attendre. Je voulais prouver que je pouvais aller vite et j'étais en fait épatée de voir que j'étais allée très vite, même si Federica n'était qu'à 2/10e. Nous sommes une petite nation mais nous avons de bons athlètes. La Slovénie a eu beaucoup de deuxièmes places et j'ai pensé que c'était assez. Cela prouve que nous pouvons aussi être au sommet. Elisabeth Görgl et moi avons beaucoup de points communs: d'un côté, nous sommes très sensibles mais, de l'autre, nous sommes de grandes combattantes. Elle m'a beaucoup inspiré lors de ces Mondiaux, je dois le reconnaître."
Federica Brignone (ITA/2e): "Je ne pensais pas faire aussi bien sur le premier tracé, filant, qui a priori ne m'était pas favorable. Au départ de la deuxième manche, j'ai fait comme si je repartais de zéro. Tout le long, je me suis dit: +surtout ne flanche pas, surtout ne flanche pas+. Je savais que la neige avait beaucoup, beaucoup bougé sur le bas du parcours. Il y avait ma maman et mes grands-parents. Je crois que ma mère était morte de stress. Je suis toujours agressive en compétition, c'est une qualité qui ne me fait pas défaut. On a une très belle équipe. Avec une leader comme Denise (Karbon), ce n'est pas difficile. Elle nous donne de l'enthousiasme. Essayer de la devancer à l'entraînement, c'est déjà être en compétition."
Tessa Worley (FRA/3e): "En première manche, je n'étais pas dans le timing exact sur une neige très facile et un tracé très facile. Je perdais des centièmes à chaque porte et, à la fin, cela fait deux secondes. J'aurais pu lâcher l'affaire. Mais, la rage, c'est vraiment ce qui m'a motivée en deuxième manche car, les médailles, je n'y croyais plus trop. Comme quoi, il faut toujours y croire parce que la médaille est au bout: elle est en bronze et elle est superbe."
Photos : Agence Zoom
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