Quel bilan tires-tu de ta saison 2012/2013 ?

"La saison ressemble un peu à celle de l'année dernière finalement avec un début difficile et une réaction mi-janvier, je suis plutôt satisfait de de ma deuxième partie qui reflète plus mon niveau !"

Comme l'an dernier, tes résultats remontent après Vikersund. Sais-tu pourquoi ?

"J'apprécie beaucoup le vol à ski ainsi que le tremplin de Vikersund, mon envie est différente mais aussi mon approche car j'ai réussi à plus me libérer, je ne me suis pas forcément fait plaisir cette année mais j'ai pu ouvrir mon compteur points et du coup dans la tête ça m'a un peu libéré, j'ai retrouvé un peu de confiance et puis de l'envie."

Regrettes-tu de ne pas avoir participé à plus de compétitions par équipe cette saison?

"Non, je ne regrette pas forcément. Je pense que c'est bien d'aligner une équipe mais si le niveau n'est pas là ce n'est la peine. j'apprécie beaucoup ce type de compétition car cela amène un esprit différent, c'est sûr que ça serait très bien de retrouver cela en France."

Quels sont tes objectifs pour le Grand Prix d'été, l'an prochain et les Jeux Olympiques?

"Cet été va être important car il conditionne l'hiver mais je vais surtout bien me préparer physiquement et mentalement pour faire un maximum de top 30, engranger de la confiance pour arriver serein sur la neige. Mon objectif principal est d'attaquer la saison d'hiver 2013/2014 comme je l'ai terminée pour pouvoir être le plus performant aux championnats du monde de vol à ski à Harrachov en République Tchèque et aux J.O de Sochi. Je vais me concentrer aussi sur le général de la coupe du monde pour pouvoir faire la compétition du dimanche à Planica où participent les 30 meilleurs mondiaux de la saison et par la même occasion pouvoir faire plus de saut sur ce mythique tremplin!"

23.11.2012, Lillehammer, Norway (NOR): Vincent Descombes Sevoie (FRA), Fischer - FIS world cup ski jumping, training, Lillehammer (NOR). www.nordicfocus.com. © Laiho/NordicFocus. Every downloaded picture is fee-liable.

Tu es champion de France cette année. Que tires-tu de ce titre ?

"Avant chaque début de saison je coche les championnats de France comme objectif, je suis très content d'avoir gagné cette année pour la troisième fois en individuel, je pense que ça clotûre bien la saison et puis ça me donne beaucoup d'envie de continuer."

Ce n'est pas facile d'assumer le rôle de "leader" au sein d'une équipe. Comment le gères-tu ?

"Disons que je ne me considère pas comme un leader, pas encore. Comme un "chef de file" ou un "meneur" oui si vous voulez, ce n'est pas qu'il me fasse peur, non mais j'aimerai qu'on me le donne le jour ou je serai leader de la coupe du monde, héhé !!! Mes résultats, mon statut et mon âge font que je suis à la tête du saut à ski en France et j'en suis fier mais mon but est d'être pourquoi pas un jour parmi les meilleurs mondiaux !"

On se souvient de l'article paru dans l'Equipe dans lequel tu expliques la situation financière de l'équipe de saut française. Cela a-t-il eu des conséquences ?

"Pas de conséquences non, seulement quelques discussions!"

A ton avis, que manque-t-il à la France pour améliorer ses résultats en saut ?

"Il faut savoir qu'à la base le saut à ski n'est pas forcément dans notre culture, ensuite par rapport aux grosses nations, je parle pour moi, je dois faire 1h30 de voyage avant d'arriver sur le site d'entraînement, c'est rarement le cas pour un Norvégien, un Allemand, ou un Autrichien, c'est un peu comme nous avec le foot ! Je pense qu'il faudrait faire connaître plus la discipline à la base. Pour rivaliser avec tous les meilleurs mondiaux il faut travailler dans le même sens qu'eux, mettre les moyens là ou il faut, avec des athlètes motivés, avoir un staff plus important autour de nous, l'équipe du combiné en est un exemple et il y a des résultats."

On a vu Ronan Lamy-Chappuis apparaître sur la scène mondiale en fin de saison. Que penses-tu du reste de l'équipe de France de saut ?

"Il fallait un deuxième sauteur pour le team mixte et Ronan avait montré de bonnes choses aux championnats du monde juniors, il a fait son travail aux championnats du monde de Val di Fiemme, il a de bonnes qualités physiques, il est capable de faire de très belles choses je pense. Pour le reste du groupe, l'hiver n'a pas été évident, il faut s'accrocher maintenant, une nouvelle saison olympique commence et un concours par équipe est au programme."

22.03.2013, Planica, Slovenia (SLO):Vincent Descombes Sevoie (FA) - FIS world cup ski flying, individual HS215, Planica (SLO). www.nordicfocus.com. © Manzoni/NordicFocus. Every downloaded picture is fee-liable.

On a entendu parlé d'une collaboration franco-suisse en entraînement avec les équipes de saut et de combiné de chaque pays. Qu'en penses-tu ?

"Une collaboration pourrait être intéressante mais je ne pense pas que se soit le bon choix à un an des J.O. Pour les années à venir oui pourquoi pas je ne suis pas contre, construire quelque chose de solide sur quelques années afin que les deux nations retrouvent deux groupes homogènes et de bon niveau".

Que penses-tu, après une saison, des nouvelles règles sur les combinaisons ?

"Le changement est positif en tout cas pour ma part, après un été difficile avec la norme à 0cm, j'ai eu de meilleurs sensations avec les combinaisons +2cm, il n'y a pas grand chose qui change mais en général tout est plus confortable."

Pourquoi as-tu commencé le saut à ski ? Qu'est-ce qui t'a donné l'envie de pratiquer ce sport ?

"J'ai commencé le saut à ski à 5 ans et demi, mon frère sautait et du coup je suis allé voir un entraînement et l'entraîneur (James Yerly) m'a proposé d'essayer, du coup j'ai chaussé les skis (alpin) au début et depuis je n'ai jamais arrêté. Nous avions aux Houches un super groupe avec beaucoup d'envie, on se marrait tout le temps et le niveau était bon du coup c’était que du bonheur d'aller à l'entraînement. On a eu la chance de pouvoir participer à des compétitions internationales déjà jeune et puis nous sommes aussi aller à Paris à la Coureneuve!"

Plutôt vol à ski ou saut à ski ?

"100% vol à ski!"

Quel est ton tremplin préféré ?

"C'est difficile de n’en dire qu'un seul. Nous avons la chance de beaucoup voyager, de traverser de magnifiques pays… Je me lance pour Vikersund parce que c'est le plus gros tremplin du monde pour le moment ! Et parce que j'ai mon record et celui de la France aussi. Les tremplins des Houches parce que c'est aussi grâce à eux si j'en suis là et puis Oslo tout simplement parce qu'il est beau, plaisant a sauter et parce qu'avec 40000 spectateurs en bas c'est plutôt FUN."

Quel est ton meilleur souvenir en saut à ski ? Le pire ?

"Mon meilleur souvenir : le week-end des championnats du monde de vol à ski à Vikersund la saison dernière avec 2 records en 2 jours!  Le pire : lorsque je suis tombé avec ma toute première et nouvelle combinaison sur le plastique, j'étais tout simplement hors de moi, et d'ailleurs je le suis encore quand ça m'arrive."

Un dernier mot à dire aux lecteurs de ski-nordique.net ?  

"J'aimerai dire un grand merci à tout les gens qui me suivent, qui regardent les compétitions à la TV ou sur place, ça fait toujours du bien de se sentir soutenu."

Photos : Nordic Focus