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Bonjour Anaïs Bescond, merci d’avoir accepté cette interview pour www.ski-nordique.net

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Parlons de votre entraînement et de votre accident de parcours pendant l’été, votre blessure s’est-elle remise ? Comment vous sentez-vous ?

« Mon genou, cela va dans le bon sens on va dire. Ce n'est pas complétement de l’histoire ancienne, il faut continuer d’être vigilant, mais cela se passe bien pour l’instant. »

 

Nous avons pu suivre par les réseaux sociaux l’avancée de votre préparation : notamment un long passage par Canmore au Canada. Pourquoi avez-vous choisi cet endroit, quel était l’objectif recherché ?

Alors Canmore ce n'est pas la première fois, c’est la troisième fois que je me rends là-bas. C’est un endroit que j’affectionne beaucoup et j'y trouve aussi des personnes avec qui j’apprécie m’entraîner. J’ai pris cette habitude là parce que j’aime prendre un petit peu de recul vis-à-vis de l’équipe.

Se concentrer sur mon entraînement à moi est primordial, tout en respectant évidemment les décisions des entraîneurs en termes de programmation et tout le reste.

Je suis donc partie là-bas tout en restant en contact avec mes coachs, et cela se passe bien, donc je ne vois pas pourquoi je m’en priverais. (rires) »

 

De manière générale, comment l’équipe de France féminine se sent-elle ? Avez-vous travaillé des points spécifiques en particulier sur le tir ou sur les skis ?

« Je pense que dans une certaine mesure, l’entraînement était individualisé au besoin de chacun et chacune.

J’ai plutôt l’impression que l’équipe est en bonne santé. Après de toute façon le juge de paix ce sera le chrono et la feuille de résultats, c'est pourquoi je pense qu’on a toutes hâte d’enfiler le dossard et de voir l'apport des travaux estivaux. » 

(suite sous la photo)

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A l’approche des courses de Sjusjoen, quel est votre état d’esprit ?

« Mon état d’esprit, encore une fois, c’est que je suis venue ici en concurrente, je ne viens pas juste pour faire de la figuration. J’espère que la préparation a été suffisante, malgré ma blessure et que je vais pouvoir me faire plaisir et jouer plutôt devant. »

 

Les courses en Norvège seront donc là pour se jauger avant le commencement de la saison, quelles sont vos ambitions pour cet hiver ?

 « Et bien, pareil que pour Sjusjoen en fait ! Je n'ai pas enfilé des perles cet été. J’ai fait mon maximum et le biathlon étant un sport d’expérience où je peux encore espérer figurer dans les bonnes places, je n'y vais pas pour être loin.

J’espère que cela va bien se passer, d’un autre côté on ne peut jamais vraiment savoir... au final j’ai juste hâte que la saison démarre ! »

 

Anaïs, votre carrière est déjà bien longue, vous êtes maintenant la sénior de votre équipe, la leadeur, racontez-nous votre plus beau souvenir en compétition et pourquoi celui-ci ?  

« C’est difficile d’en conserver un seul, parce qu'à titre personnel et individuellement parlant, forcément, ma médaille à la poursuite de Pyeongchang aux jeux olympiques c’était quelque chose d’énorme.

C’était ma première médaille olympique et puis pour moi toute seule ! Mais pour moi le biathlon ce n'est pas juste moi, car c’est aussi une aventure humaine, un partage avec des coéquipières.

Il y a eu maintes et maintes relais où nous avons brillé et notamment une médaille particulière à Oslo aux championnats du monde pour l’individuel quand on fait le doublé avec Marie Dorin Habert en or et moi en argent.

On a eu des émotions juste énormes, voilà j’ai retenu quand même plusieurs courses. »

(suite sous la photo)

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Cette saison sera également marquée par l’étape au Grand Bornand. Pour tous les passionnés du biathlon, pouvez-vous nous décrire le stade, la piste dans ses difficultés ainsi que l’ambiance qui y règne ?

« Si on parle de l’ambiance, c’est vraiment incroyable, exceptionnel.

Toute la foule nous est acquise, on se sent littéralement poussé et emmené par les supporters, c’est juste fantastique ! Après cela peut aussi devenir une crainte pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude d’être perturbé au niveau du pas de tir, car le stade est un peu petit, et les gradins sont proches de nous. On pourrait se faire déstabiliser par cela, mais pour ma part je vais le transformer en un stress positif. 

D'autre part la piste, elle, est vraiment particulière. Elle n'a pas concrètement de petite sœur sur la coupe du monde. Elle est atypique par cette quantité de virages. Elle tourne beaucoup, on a beaucoup de relances à faire, d’enchaînements de virages, de montées, de descentes, et des longs plats montants.

Il faut être actif tout du long sur la piste, la descente elle vient à la fin de la boucle et il faut se ménager, réussir à conserver de la vitesse jusqu’au bout, ne pas s’endormir, et penser à récupérer quand on peut. »

 

 Enfin je souhaite vous laisser une carte blanche, si vous voulez exprimer quelque chose qui vous tient à cœur ou bien évoquer l’une de vos activités ?

« Alors en ce moment, parce que c’est quand même le cadre dans lequel j’évolue : le sport c’est de la performance, des médailles, c’est aussi une belle aventure humaine, un beau partage, c’est une belle étape de ma vie.

Je souhaite ainsi faire passer ce message aux jeunes, aux enfants : le sport c’est bien, quel qu’il soit, en compétition ou non, et c’est toujours bien de le partager et de le pratiquer. »

 

Anaïs Bescond, on vous souhaite de bonnes courses en Norvège et bon courage pour cette saison.

"Merci beaucoup ! "

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Photos : Nordic Focus

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