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Paul Goalabré, ancien vainqueur du général de la Coupe des Alpes, est âgé de 28 ans.

Il a participé à 29 épreuves de coupe du monde entre 2012 et 2018 et compte plusieurs Top 30 à son actif. 

Ses ennuis de santé ont freiné sa carrière et sa progression. Aujourd'hui il est toujours plein d'espoir et compte bien tout tenter pour se relancer.

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Paul, tu as rejoint le Team Nordique Crédit Agricole Franche Comté (TNCAFC) cette année, pourquoi est-ce qu’un athlète des Alpes du sud à décidé de venir s’entraîner avec des jurassiens ?

"Après être sorti des collectifs fédéraux je me suis fait opérer du cœur, après ça j’ai passé une année dans les hautes alpes pour retrouver des sensations.

Suite à cette année de transition, il fallait que je retrouve un collectif fort, qui me convenais, avec de l’émulation, pour essayer de revenir au plus haut niveau."

 

 Est-ce que ta préparation s’est bien passée ?

"Oui, ceci malgré un syndrome de l’essuie glace à un genou qui m’a obligé à m'adapter.

Mais dans l’ensemble je suis plutôt satisfait, je retrouve des bonnes sensations et la confrontation avec les membres de l’équipe sur les séances spécifiques m’ont permis de me dépasser."

 

Tu t’es fait opérer du cœur en 2018, pourquoi est ce que tu as décidé de te faire opérer et comment est-ce-que tu as réussi à gérer ton retour à l’entraînement et à la compétition après une opération comme celle-là ?

"En juillet 2018, je me suis fait opérer du cœur pour des crises de tachycardie à l’effort donc c’est une opération qui est somme toute bénigne  ;). L’opération consiste à remonter par les veines qui sont au niveau de la hanche jusque dans l’oreillette droite.

Après ça, ils viennent bruler les foyers de tachycardie grâce à la cryothérapie. J’ai pris la décision de me faire opérer parce que ça faisait plus ou moins 3 ans que j’avais des crises, ça venait donc un peu contraignant, surtout à l’entrainement.

Je me suis rendu compte que je faisais de la tachycardie lors d’un test de VO² max, où ma fréquence cardiaque était à plus de 210 BPM.

Je ne me rendais pas forcément compte que j’étais en train de faire une crise : je n’avais « juste » plus d’énergie et ça pouvais se déclencher  entre 3 min et 1h après mon effort.

Donc très dérangeant pour les sprints puisqu’il faut être capable de vite récupérer pour pouvoir enchaîner les phases finales.

Ce type d’opération, principalement empirique, est plutôt compliquée car les médecins prennent de l’expérience avec les différents cas qu’ils ont eu.

Le problème est que tout le monde est différent que ce soit au niveau de la personne ou même du sport pratiqué. C’est une opération qui est principalement faite chez les personnes plus vieilles : si je n’avais pas fait de sport à haut niveau je m’en serai surement aperçu à 60 ans.

Pour ce qui est du retour au sport, j’ai eu une semaine sans rien faire puis un mois avec du sport mais vraiment tranquille. C’est fin août que j’ai refais un test de VO² pour vérifier que je pouvais reprendre des intensités.

J’ai réattaqué l’entrainement normalement en août pour faire la saison en sachant qu’elle allait être difficile : les médecins m’avaient dit qu’il me faudrait entre six mois et un an pour tout récupérer.

Le plus dur c’est que ça a changé tous mes repaires physiques et cardiaques, donc il faut que je réapprenne tout ça pour retrouver un certain niveau."

(Suite sous la photo)

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On t’as vu sur notamment sur la Transjurasssienne l’hiver dernier, est-ce que un poney peut devenir un distanceur ?

"Mouais (rires). Avant d’être un poney j’étais polyvalent, j’ai eu l’opportunité d’être pris en équipe sprint en 2015 donc je me suis beaucoup concentré sur le sprint ces dernières années.

J’ai cependant toujours essayé de garder en moi cette capacité de polyvalence : j’essaye de faire des courses de distances et l’année dernière faire la Transju collait bien avec mon calendrier donc j’en ai profité pour y participer pour la 1ere fois.

Par contre j’ai craqué au bout du 50eme km donc je l’ai trouvée un peu  plus longue que prévu."

 

Quels sont tes objectifs pour cet hiver ?

"Je vais essayer de jouer devant lors  des sélections , prendre des tickets pour la Coupe des Alpes (OPA Cup) et si vraiment ça va bien pour la coupe du monde.

Mon principal objectif de cet hiver c’est le plaisir donc si ça ne marche pas en début de saison je ne vais pas me casser les dents sur les courses de sélection, j’irai m’aligner sur les courses longues distances mythiques qui donnent envie pour découvrir d’autres choses."

(suite sous la photo)

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Où et quand est-ce que tu va commencer ta saison ?

"Je vais commencer le 29 novembre sur le prologue par équipe du circuit Visma Ski Classics à Livigno avec le Team Credit Agricole Franche Comté.

Ca va être une course sympa parce qu’on part à cinq et il y en que trois qui comptent pour le résultat, du coup il y en a deux qui vont mourir : c’est un format cooool.

Dans le même week-end, je vais normalement participer aux courses FIS à Santa Catarina, et après ça le vrai gros objectif reste la coupe de France à Arvieux, les 14 et 15 décembre : à la maison !"

 

Quelle sensation est-ce que ça fait d’être bloqué, avec le Team, sous plus d’un mètre de neige en Italie pour une durée indéterminée ? (grosses chutes de neige la semaine dernière)

"En venant du Queyras, ça ne m’étonne pas trop. J’ai déjà eu une expérience similaire dans ma jeunesse (en 2008), où j’ai raté une OPA à cause de ça.

Mais moi j’aime bien les conditions extrêmes de Val Formazza (boire du chocolat chaud au resto)"

 

Justement, ce stage de préparation, il s'est bien passé  ?

"Cette semaine c’était couci-couça, j’ai eu des moments où j’étais bien d’autres moins mais voir toute cette neige en début de saison ça nous lance pour la saison, il n’y a plus qu’à espérer que ça continue !"

 

Pour conclure tu nous offres une petite anecdote estivale ?

"J’ai appris à parler le Jurassien : il faut racler les R. Et j’ai découvert plein de choses sur l’équipe, des nouvelles recettes, des nouvelles expressions et surtout  j’ai pris deux coups de vieux :

le premier quand on m’a dit que Fatal Bazooka n’étais plus à la mode et le deuxième  quand j’ai découvert que j’avais fais ma première OPA quand Marilou (Blondeau) avait 8 ans. "

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Photos : Paul Goalabré / Facebook

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