La semaine type existe-t-elle ?

 Par Loïc Arbez

www.optimum-training-system.fr

‘En semaine de compétition, mon entraînement est systématiquement le même : une dernière sortie longue cinq jours avant et une séance intense à J-4. J’ai déjà testé cet entraînement, il fonctionne !’’

 Une ‘‘semaine-type’’ ?

 Les skieurs reproduisant le même entraînement en semaine de compétition pensent qu’il existerait des séances incontournables pour performer : c’est la sortie longue réalisée le mercredi ou jeudi qui permettrait d’être en forme le dimanche ! Pourquoi pensent-ils cela ? Parce qu’ils l’ont lu ou entendu (est-ce une raison valable ?!) et ils se disent (à tord...) que l’entraînement qui leur a permis d’être une fois en forme produira toujours les mêmes effets.

 La semaine idéale...n’existe pas !

 La ‘‘semaine-type’’ serait synonyme d’entraînement idéal : il faudrait absolument réaliser certaines séances pour être en forme le jour-J. Or, chaque compétition s’inscrivant dans un contexte particulier (personnel et au-delà), croire qu’il existe un entraînement-type est une erreur ! Il n’y a pas plus de séances incontournables en semaine de compétition qu’il n’existe de régime alimentaire idéal (le régime dissocié scandinave par exemple...) mais simplement un entraînement qui se doit d’être réactif.

 La dernière intensité, quand ?

 ‘‘La dernière séance intense, il ne faut jamais la réaliser au-delà du jeudi’’, ‘‘la séance d’intermittent, elle doit toujours être réalisée à intensité maximale en utilisant des fractions d’effort d’une minute’’. Les ‘’il faut que’’ et 

24.02.2011, Oslo, Norway (NOR): Petter Northug (NOR), Fischer, Swix, Alpina, Rottefella, Skigo - FIS nordic world ski championships, cross-country, individual sprint, Oslo (NOR). www.nordicfocus.com. © Laiho/NordicFocus. Every downloaded picture is fee-

‘‘tu ne dois pas’’ n’ont pas leur place dans l’entraînement ! Pourquoi donc ne devrait-on pas par exemple réaliser une séance intense la veille d’une compétition ? Qu’est-ce et qui l’interdit ? Rien et personne...sauf vous ! Au lendemain d’une telle séance, ne vous est-il effectivement jamais arrivé d’avoir de très bonnes sensations, vous faisant d’ailleurs regretter de ne pas être en compétition ?! Ainsi, la veille ou l’avant-veille d’une compétition, si vous vous sentez ‘‘mou’’, las, sans non plus être fatigué, pourquoi ne réaliseriez-vous pas une courte séance d’intermittent ? Cette contrainte peut vous ‘‘débloquer’’ et vous mettre en très bonne condition physique quelques heures plus tard.

 Attention, nous ne sommes évidemment pas en train de dire que vous devez toujours réaliser une séance intense la veille d’une compétition mais que parfois, le contexte...ne l’interdit pas !

 Si séance intense il y a, laquelle doit-elle être ? Votre choix vers telle ou telle forme d’intermittent dépend en particulier de vos sensations et du format de l’épreuve préparée (courte vs longue distance). Par exemple, si vous vous sentez en forme, que vous êtes de bonne humeur, motivé voire euphorique, vous avez tout intérêt à ‘‘lever le pied’’ et ainsi plutôt opter pour une forme d’intermittent ne sollicitant pas excessivement votre organisme : le 30’’/30’’ par exemple, avec une vingtaine de répétitions. La frontière entre la forme et la fatigue étant effectivement ténue, n’en faites pas trop si vos sensations sont bonnes ! A l’inverse, si elles sont mauvaises et que vous estimez manquer de rythme, ‘‘débloquez-vous’’ avec de l’intermittent long, en utilisant des fractions d’effort de 4 minutes par exemple et en n’hésitant pas à ‘‘se mettre dans le rouge’’.

 Et la sortie longue alors ?

 Tous les skieurs ne répondant pas de manière identique à une contrainte donnée, à fortiori parce que cette réponse dépend du contexte, affirmer, comme certains le font, qu’il faut à tout prix réaliser une dernière sortie longue à j-x pour performer est purement et simplement une bêtise ! Parler de sortie longue n’a déjà en soit pas de sens : un skieur expérimenté parlera de sortie longue lorsqu’il atteindra trois heures d’effort alors qu’un débutant la considérera comme telle dès deux heures (voire moins !). Par ailleurs, la fatigue n’aura pas la même ampleur selon le contexte de réalisation: l’alimentation (riche vs faible en glucides), les conditions météo l’influencent également par exemple.

 Les derniers jours de compétition, vous devez quotidiennement adapter votre entraînement, être réactif, prêt à modifier votre programme selon le contexte. Ne vous enfermez surtout pas dans un cadre rigide.