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Biathlon : Les petites nations pénalisées ?

La nouvelle réglementation, qui interdit l’usage du fluor sous les skis dès la saison à venir, fait décidément beaucoup de vagues.

Nous avons déjà entendu les techniciens de chaque nation pester contre les prochains contrôles en raison du manque de fiabilité des machines.

On a également lu plusieurs spécialistes se montrer inquiets quant à la tenue de courses “loteries” avec l’une ou l’autre des nations capable de trouver un nouveau fart miracle.

Et aujourd’hui c’est Egil Gjelland, sacré champion olympique et champion du monde de relais au début des années 2000 qui tire la sonnette d’alarme.

Selon lui, les petites nations vont payer chères cette nouvelle réglementation.

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L’intérêt pour la discipline peut diminuer

Avec son immense expérience de biathlète de très haut niveau, avec ses nombreuses années en tant qu’entraineur, Gjelland sait de quoi il parle.

“Nous allons bientôt avoir des listes de résultats très moches, avec la Norvège qui va monopoliser les premières places” indique t’il à la NRK.

Pour lui, les autres équipes auront de plus en plus de mal à grimper sur le podium.

“Si l’on veut réduire l’écart avec eux, il faut trouver d’autres moyens et inventer des choses intelligentes, sinon, je le répète, on va perdre les petites nations”

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Dorothea Wierer elle aussi très inquiète

“C’est un danger pour les petites nations et l’Italie en fait partie, le podium ne doit pas être réservé aux Norvégiens, Français, Allemands et Russes.” explique t’elle

“Les petites équipes ont moins d’argent, plus de défis à relever et moins de connaissance.

Alors interdire le fluor c’est bien pour l’environnement mais probablement pas pour tous ceux qui possèdent un budget moindre.” ajoute Tarjei Boe.

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De grosses différences

Tobias Dahl Fenre, technicien au sein de l’équipe Norvégienne de biathlon, nous en dit un peu plus.

“Dans notre équipe, nous avons 8 techniciens employés à plein temps ou presque, pour les Italiens c’est seulement 5 de avril à novembre.

De plus nous faisons passer des tests physiques à l’entrée car nous voulons des techniciens capables aussi de skier vite.”

“Le fartage devient de plus en plus cher et pour les nations plus petites, la ligne de budget disponible est faible.

Ici on a des moyens qui sont bons et en plus on travaille désormais ensemble avec les autres disciplines du ski, de manière à tirer tout le monde vers le haut, de toujours progresser.”

Fenre n’a pas parlé des salaires mais c’est encore un poste ou la Norvège possède un avantage certain.

Des propos clairs, montrant à tous les fans de biathlon ou de ski de fond qu’il est impossible de gagner sans posséder les meilleures paires de skis et un fartage réussi.

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Les Norvégiens ont conscience du danger

Si cette nouvelle donne favorise les Scandinaves, ils devraient tous se montrer ravis mais leur réflexion va beaucoup plus loin.

Gjelland ou T.Boe savent que le biathlon a pu se développer car des athlètes venant de pays différents arrivent chaque saison, à gratter quelques podiums.

Dans le cas contraire, on pourrait rentrer dans une configuration “ski de fond” avec deux nations qui écrasent tout, faisant décroitre dans certains pays l’intérêt pour la discipline.

A long terme ce n’est évidemment pas idéal, mais la solution idéale existe t’elle ?

Photo : Nordic Focus

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