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Federica Brignone : des pistes aux courts de tennis

Quand on parle de Federica Brignone, on pense d’abord à ses exploits sur les pistes, où elle a raflé : 85 podiums en coupe du monde, 37 victoires, 5 petits globes, 2 gros globes, 5 médailles mondiales et 3 médailles olympiques.

Tombée lourdement début avril, gravement blessée au genou, l'Italienne, en pleine rééducation, s'est déplacée cette semaine à Rome, pour assister au tournoi de tennis, sur les courts du Foro Italico.

« Ma chute, c’était une catastrophe », admet Federica Brignone avec franchise. « Le timing est difficile à estimer, on avance pas à pas.  Être clouée sur un canapé, sans bouger, c’est ce que j’ai toujours détesté.

Mais j’ai accepté la blessure, et je reste positive, je veux revenir plus forte », assure-t-elle.

Son regard se tourne vers les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026, un rêve qu’elle refuse d’abandonner. « J’ai toujours fonctionné saison par saison, course par course. Les JO étaient un objectif lointain.

Cette blessure n’est pas la préparation idéale, mais je ne viendrai pas en touriste. Si je suis là, ce sera à 100 %, en pleine forme, pour donner tout ce que j’ai. »

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Une passion inattendue pour le tennis

En parallèle de son parcours de skieuse, Federica cultive une passion croissante pour le tennis, un sport qu’elle a découvert sur le tard.

« Enfant, j’étais à fond dans le ski, le patinage, l’athlétisme, comme ma mère », se souvient-elle. Ce n’est qu’à la vingtaine qu’elle a commencé à taper la balle. Ces dernières années, elle s’est prise au jeu, intégrant le tennis à sa préparation estivale.

« L’été dernier, j’avais un jour de tennis par semaine avec Nathalie Vierin, la meilleure joueuse de la Vallée d’Aoste. C’était à la fois un entraînement physique et un pur kiff ! »

Qu’est-ce qui la fait craquer pour ce sport ? « C’est super physique, mais jamais monotone. Chaque coup est différent, il faut s’adapter en une fraction de seconde. C’est un sport complet, stratégique, où tu peux jouer à ton rythme tout en te donnant à fond. »

Contrairement au ski, où une erreur peut être fatale, le tennis permet des ajustements, même si Federica avoue : « Je ne suis pas encore à l’aise avec l’idée de dépendre de l’adversaire. Dans le ski, tu skies contre le chrono, point barre. »

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Une fan inconditionnelle au Foro Italico

Pour la première fois, Federica s’est rendue aux Internazionali d’Italie en tant que supportrice :« D’habitude, en mai, je suis en vacances à l’autre bout du monde. Là, c’était l’occasion parfaite ! », s’exclame-t-elle.

Elle a déjà vibré en assistant à Roland-Garros, Monte-Carlo et aux Masters de Turin, mais le Foro Italico a une saveur spéciale. « Voir les Italiens jouer à domicile, c’est comme skier à Cortina. L’énergie des tifosi est incroyable. »

Federica Brignone est une vraie passionnée, et n'hésite pas à ajuster son agenda en conséquence « Pendant nos stages en Argentine, je cale mes séances de gym en fonction de l’US Open ! », rigole-t-elle.

Ses idoles ? Roger Federer, bien sûr, dont elle pouvait regarder les matchs pendant cinq heures sans cligner des yeux. Aujourd’hui, elle admire le jeu créatif de Lorenzo Musetti Il a des coups magnifiques ! »), l’audace de Carlos Alcaraz, et la grâce de Grigor Dimitrov.

Elle a aussi un faible pour Jasmine Paolini, qu’elle a rencontrée à Courmayeur : « Elle a une énergie folle, elle est adorable. »

Mais le moment qui l’a le plus marquée ? La victoire de Jannik Sinner à l’Open d’Australie 2024, son premier Grand Chelem. « J’étais en déplacement à Cortina, j’ai regardé le replay l’après-midi. J’avais les larmes aux yeux. Voir un Italien au sommet, ça donne des frissons. »

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Sinner et Brignone : une connexion "alpine"

Federica Brignone voit des parallèles entre le ski et le tennis, deux sports qui exigent une adaptation constante. « En ski, tu ajustes à la neige, au tracé, aux conditions. Au tennis, c’est pareil : chaque coup, chaque surface demande une réponse immédiate. »

Elle est fascinée par la discipline de Jannik Sinner, un ancien skieur de haut niveau. « On voit qu’il vient du ski. Il ne veut pas faire d’erreurs, comme nous sur une piste. Et il s’adapte à tout : gazon, terre, dur, il est incroyable. »

Un match de tennis contre Sinner ? Federica éclate de rire. « On n’a jamais parlé, mais je préférerais skier avec lui. Sur un court, je serais larguée, et lui, il serait trop à l’aise. Sur la neige, au moins, j’ai mes chances ! » conclu t'elle lors d'une longue interview accordé au site du tournoi.

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