On savait le jeune homme de Courchevel très talentueux depuis un premier titre de champion du monde juniors, en 2009, une 2e place déjà en Coupe du monde, le 5 mars dernier à Kranjska Gora.
Pinturault devenait également l’an passé le premier Français à remporter le classement général de la Coupe d’Europe, le tout avec une avance écrasante sur ses poursuivants.
Gabarit moyen (1,79 m/78 kg), Alexis est né pour le ski, même si ses parents, Claude, hôtelier de renom dans la chic Courchevel (Savoie), et Hege, la maman norvégienne originaire de Bergen ne sont pas moniteurs, souvent le marqueur des champions de la montagne.
"Mes qualités? Physiques, l'explositivité. Quant au mental, j'en ai un de pas mauvais": ainsi se présente la nouvelle étoile des neiges, annoncée depuis le temps des +Coqs d'or+ réservés aux poussins et benjamins. "Il a la tête et les jambes. A chaque départ qu'il prend, il ne calcule pas", confirme Christian Frison-Roche, directeur courses chez l'équipementier Salomon.
Bien élevé, le blond Alexis fait néanmoins preuve d'une grande détermination sur les spatules et sait ce qu'il veut depuis longtemps: "Mes objectifs, gagner des globes et des médailles", dit-il en guise de programme. Alors, le podium sur le glacier du Rettenbach ne l'a pas surpris plus que cela. "Je m'en sentais capable".Le côté Norvégien, hérité de sa maman, l’a sans doute aidé à franchir toutes les étapes avec un naturel désarmant et un mental à toute épreuve.
Dans un ski tricolore où les champions ont longtemps éclos sur le tard, à l'exemple de Luc Alphand, la trajectoire de Pinturault interpelle et pousse l'encadrement de l'équipe de France à le protéger, en minorant par exemple les objectifs.
Mais les observateurs se trompent d'autant plus rarement que les avis sont élogieux et unanimes. Pinturault est bien un champion, avec un grand C, fût-il en devenir.
Ainsi s'exprime Ligety, le maître du géant: "C'est un garçon stupéfiant. C'est effrayant de le voir skier, et là on a un garçon de 1991 sur le podium. C'est un danger pour l'avenir".
Jusqu'à l'Autrichien Hans Knauss, ex-champion reconverti en commentateur télévisé, qui compare la perle rare au Suisse Pirmin Zurbriggen, la star des années 1980 aux 40 victoires en Coupe du monde.
Pinturault brille déjà au sommet du géant mais très vite on le verra à son avantage en Super-G, en slalom, en super-combiné et pourquoi pas en descente lorsqu’il aura acquis l’expérience nécessaire sur les pentes les plus terribles du circuit.
Après le général de la Coupe d’Europe, le génie de Courchevel pourrait bien chasser le grand globe de cristal, celui qui attribue le titre de meilleur skieur du monde.
Et ce n'est peut-être pas fini chez les Pinturault: le petit frère, Cédric, serait même meilleur au même âge. (avec AFP)
Photo : Agence Zoom