Le 15 février dernier, la sauteuse à ski norvégienne, en pleine forme, était toute proche de décrocher une victoire en coupe du monde sur le tremplin de Ljubno.
Elle s'élance alors pour effectuer son deuxième saut. "Je me souviens avoir pensé : Je vais passer cette ligne verte et c'est gagné'", raconte-t-elle à la NRK.
Mais tout a basculé en un instant, son genou cède au moment de l'atterrissage et c'est le drame pour Thea Minyan Bjoerseth.
"Ligament croisé antérieur, postérieur, médial, et le ménisque, tous déchirés, mon genou est en miette", énumère-t-elle en pointant, huit mois plus tard, la cicatrice.
Et comme si ça ne suffisait pas, son coude s'est luxé dans la chute, une entorse sévère qui a nécessité une opération à part.
"C'est le coude qui m'a fait le plus mal sur le moment. Ça m'a bloquée pour tout le reste." Aujourd'hui, c'est la patience qui la met à l'épreuve.
"Je veux que ça aille vite, que les choses bougent...", soupire-t-elle.
Deux opérations plus tard, une en février pour réparer, une en juin pour enlever du tissu cicatriciel, les JO sont rayés de son agenda, tout comme l'ensemble de l'hiver 2025/2026.
Un choc émotionnel
La blessure n'a pas seulement abîmé son corps. "Un mois après, au téléphone, c'était dur. Beaucoup de silences, elle cherchait ses mots. Elle était effondrée", se souvient Christian Meyer, son entraîneur depuis 14 ans.
"On se sent seule, oubliée. Je lui ai dit qu'elle restait une de nos priorités, qu'on allait tout faire pour elle."
Thea Minyan Bjoerseth, 22 ans, ne se rappelle pas tout, mais elle est reconnaissante envers toutes les personnes qui l'ont aidée et l'aident encore à se reconstruire.
Mentalement traverser une telle épreuve est difficile.
"Passer de numéro 3 mondiale à quelqu'un qui galère à marcher, c'est brutal.
Un an et demi de rééduc, ça semble une éternité quand on brûle d'envie de remonter sur les skis." avoue t'elle.
L'espoir au bout du tunnel
Son premier objectif : remonter sur un tremplin l'été prochain, apprivoiser une certaine peur, voir comment son genou réagit et à plus long terme, Bjoerseth pense au championnat du monde 2027.
"J'essaierai d'y être" conclu celle qui aurait pu devenir reine, chez elle à Trondheim en 2025, et jouer les premiers rôles cet hiver aux Jeux.