On débute cet interview avec le talentueux Guillaume Berhault :
« J’ai 24 ans et je suis étudiant à Polytech’Grenoble en matériaux. Je suis inscrit au SNBC (Ski Nordique Belledonne Chamrousse) et membre du Team Grenoble. Je fais du ski de fond depuis 12 ans et du rollerski depuis 5-6ans. Maintenant je fais deux saisons de compétition : les longues distances l’hiver et les courses de rollerski l’été. »
Comment tu juges ton début de saison ?
« Mon début de saison a été excellent, j’ai déjà effectué deux places dans les 10 en coupe du monde, 6ème au Mass Start entre Bessans et Bonneval ainsi qu’une 8ème place au centre-ville de Turin en poursuite ou je réalise le meilleur temps du jour. Avec Pschitt (Nicolas Perrier), nous avons failli faire un podium lors du team sprint de Cuneo mais j’ai vu le podium filer sous mon nez au sprint et nous terminons quatrième… On prendra notre revanche aux mondiaux !!! »
Justement quelles seront tes ambitions pour Aure ?
« Je vais participer à trois courses (je fais l’impasse sur la course de classique car je ne suis pas assez bon dans ce style). Je vais me concentrer sur le Mass Start skate et le relais, le but est de ramener une médaille à la maison. Je pense que ce sera plus réalisable au relais car avec Nicolas et Igor nous formons une bonne équipe. Cela sera quand même difficile car, en plus des rollerskieurs, certains fondeurs seront présents comme Northug… »
Comment tu te prépares pour briller là-bas ?
« J’essaie d’alterner les entrainements en montée et au plat avec les roues rapides. Cela me permet d’être polyvalent sur toutes les courses de distance, aussi bien au plat qu’en montée. Sinon ma préparation ne diffère pas beaucoup de ce que font les fondeurs durant l’été. Je fais juste quelques intensités en plus. Je teste également les nouveaux skis roues Roll’x qui sont plus légers que les anciens et qui nous permettrons de gagner de précieuses secondes. »
En Norvège, l’engouement pour ces mondiaux sera-t-il important ?
« Oui car Peter Northug va participer à ces Championnats du Monde, il y aura donc la télé Norvégienne et de très nombreux spectateurs. Il existe de nombreux festivals de rollerski en Norvège qui sont très médiatisés. J’ai participé au Blink Festival l’année passée et l’engouement était impressionnant, les spectateurs étaient tout au long de la piste et la course était diffusée sur NRK1, le TF1 Norvégien. C’était absolument génial. »
La fédération Française ne vous aide pas financièrement mais elle a tout de même participer ?
« Je finance mon voyage seul avec l’aide du Team Grenoble. En revanche, la fédé a fait un geste cette année en nous fournissant des tenues France pour la cérémonie d’ouverture. Espérons que ce geste est le début d’une plus grande reconnaissance du rollerski en France. »
Financièrement comment fais-tu pour boucler votre budget ?
C’est très dur de boucler le budget, pour y arriver nous essayons de dépenser le moins possible, il nous arrive souvent de faire du camping sauvage, de nous préparer notre nourriture sur un petit réchaud à gaz… Ce n’est pas facile d’être performant le lendemain sur les rollerskis mais je trouve que vu les moyens à notre disposition, nous nous débrouillons plutôt bien. Sinon, on paye nous-même nos déplacements. Heureusement, avec Nicolas, le team Grenoble nous aide pour quelques déplacements.
Souhaitons bonne chance à toute la délégation Française pour ces championnats du monde de rollerski qui se débuteront déjà ce mardi et se prolongeront jusqu’à dimanche.
