Voici le compte rendu de Marie :
"...Il faut dire que nous sommes plutôt fatiguées dans l’ensemble (hormis  Nanass, notre soldat increvable) après ces deux premiers mois de compétition.  Pour ma part, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu aussi d’aussi  mauvaises sensations durant une compétition et c’est assez frustrant de se  sentir ainsi diminuée. Ce n’est pas tant le fait d’avoir mal aux jambes qui est  désagréable, mais surtout de se rendre compte que cela ne sert pas à grand chose  !! 
Enfin, ce n’est sans doute qu’une fatigue plutôt mentale qui  empoisonne l’esprit et finit par se répandre dans tout le corps pour enfin venir  saturer les muscles et le sang d’acide. 
Mais samedi dernier tout s’est  justifié d’un coup : le mal de jambes, le mal de crâne, les 6 mois  d’entraînements, les hauts, les bas, les milieux, la pluie, la neige, tous les  trucs bien et moins bien de l’année passée. Samedi dernier on a gagné un relais  de coupe du monde au nez et à la barbe de toutes les autres nations…coup de  bluff, coup d’état, coup de tête, coup de chance… ? Mais le résultat est là et  tout compte fait on se fiche pas mal de savoir comment il est arrivé sur nos  têtes, pour faire sourire nos lèvres pendant une nuit entière et briller nos  yeux… de plaisir !! 
Une victoire en équipe, décrochée avec le cœur, les  jambes et l’envie, la passion de chacune d’entre nous et encouragée par tout le  staff (et même par certaines autres nations qui nous ont beaucoup encouragées  sur la piste, sans doute car les françaises sont belles, très belles, très très  très belles c’est bien connu !). 
Enfin, ça y est une victoire, j’arrête  ma carrière ! 
Non, ça m’a trop plu. Je continue encore un peu. Ne  serait-ce que pour entretenir le suspense jusqu’au bout dans les derniers tours  de relais, pour laisser la pression monter un peu (sinon la victoire est moins  belle et surtout grâce à moi les spectateurs restent regarder la course jusqu’à  la fin, en fait j’ai fait exprès de ramer sur les skis).
Je continue aussi  pour encore avoir la sensation de mourir sur les skis (c’est assez douloureux  mais au moins je découvre des muscles encore inconnus qui me font ressentir leur  dette d’oxygène de manière brutale) et pour encore m’écrouler sur la ligne  d’arrivée et me faire secouer par les copines comme un prunier (comme si elles  devaient évacuer tout le stress de la course et se persuader de la réalité du  résultat en me maltraitant alors que j’essaie de faire entrer de l’air dans mes  poumons, dans ces moments là, l’animalité prend le dessus sur l’humanité !!!).  
C’était juste trop bien. Partagé et savouré à 4 d’abord et à plein  ensuite. C’est pour ça que je vais finir mon compte rendu de la dernière semaine  et du mois de janvier entier là dessus, juste pour me remémorer encore une fois  le sourire de Sophie, les yeux brillants de Marie Laure et les fossettes de  Nanass. Merci les filles, merci à toutes et à tous. Encore encore encore encore  encore encore encore encore des victoires on en veut tout plein… !!!
Et nous aussi on en veut tout plein des belles courses comme celle là...
Plus d'infos ICI sur le site de Marie Habert-Dorin
Photo : Nordic Focus
 
 
							