Comment qualifier cette victoire ?


"C'est énorme, même si je pensais que je pouvais le faire. Après ma première course (15e du combiné au petit tremplin samedi, ndlr), j'avais des doutes. Je les ai levé aujourd'hui (mercredi). Je suis parti à mon rythme puis j'ai tout donné dans les deux derniers tours. A deux kilomètres du but j'avais encore 30 secondes d'avance sur mes poursuivants. Je me suis dit à ce moment qu'ils venaient de prendre un coup au moral et ne pensaient plus à l'or. N'empêche, j'ai vraiment pioché dans les derniers 500 m. La ligne droite finale, par contre, je l'ai vraiment savourée. J'ai même pu faire +coucou+ à la famille".

 A quoi attribuer cette victoire ?
 

Les premières courses (l'individuel et le petit tremplin par équipes samedi et lundi) m'ont bien réveillé en me rappelant qu'il n'est jamais facile de gagner. Il faut toujours se remettre en question. Cette semaine, j'étais moins confiant qu'au Jeux. Mais j'avais tellement envie de cette victoire. Je la voulais absolument... C'est ma volonté surtout qui m'a permis de décrocher l'or. Je veux aussi remercier l'encadrement qui a fait un boulot fantastique ces derniers jours".

 
Ce titre a-t-il la même valeur que votre victoire aux JO l'an dernier ?


"C'est sûr que c'est un peu moins impressionnant qu'une médaille d'or olympique. Mais gagner à Holmenkollen, le fief du combiné nordique, c'est quand même quelque chose sur un palmarès. Ici, c'est un endroit mythique. Pour moi, c'est le plus beau stade du monde. C'est quelque chose de grandiose de gagner à Oslo. En plus j'arrive seul. Quelle magnifique journée ! Je suis comme dans un rêve".

Vainqueur de la Coupe du monde, champion du monde après avoir été champion olympique. Peu de skieurs l'ont fait. Vous avez conscience de rentrer dans l'histoire du sport français ?

 

"Je ne me rends pas encore compte de ce que j'ai réalisé. Mais c'est vrai, quand j'y pense, c'est impressionnant. Quand j'étais enfant, je rêvais de ces médailles mondiales en forme de flocon. Le rêve est devenu réalité".

 A 24 ans, vous avez tout gagné. Que peut-on vous souhaiter pour la suite?

 "D'abord remporter une médaille au concours par équipes (vendredi). Cette médaille, j'ai vraiment envie de la partager avec mes équipiers. Et puis des journées comme celle d'aujourd'hui, j'en redemande. Et le plus dur ce n'est pas d'arriver au top niveau, c'est d'y rester. Il faut toujours se remettre en question. Je sais que je peux encore beaucoup progresser en ski de fond. Rien n'est jamais acquis". (avec AFP)

 

Photo : Nordic Focus