Le fondeur Haut-Savoyard était bien évidemment satisfait avec sa très belle 4e place obtenue dimanche passé à Livigno. 

Il nous en dit plus sur cette course, sur ses ambitions et évoque aussi les difficultés qu'il peut rencontrer lorsqu'il souhaite skier à l'étranger.

"Oui, c’est sûr, faire une belle place comme celle là avec un tel niveau, il y a de quoi être content. Quand on a regardé la liste de départ avec Steph Mouton de Rossignol, il m’a dit que ce serait déjà pas mal de rentrer dans les 10. Je m’amusais à compter le nombre de gars qui avaient déjà gagné ou fait des podiums sur les Coupes du Monde, je crois qu’il y en avait une quinzaine." 

Etait il possible de faire mieux ?
 
"Oui. J’ai manqué un peu de lucidité en fin de course. Sur les derniers hectomètres, je pense que j’ai skié trop en puissance. Toni Livers m’a dépassé juste avant l’enfilade en S de la traversée de route. Si j’avais pu conserver ma place de 3 avant ce passage, je pense que j’aurais pu finir sur le podium. Mais ça se joue à très peu de choses."

Décris nous  l'ambiance de cette course et son profil ? 

"Ce que j’apprécie dans ces courses de longue distance, c’est qu’elles sont accessibles à n’importe qui, la personne qui n’a jamais chaussé les skis de sa vie peut côtoyer le meilleur skieur du Monde, tout le monde skie sur la même piste, prend le même départ, passe la même ligne d’arrivée. 
 

16.12.2012, Livigno, Italy (ITA): the leading group over the bridge- FIS Marathon Cup La Sgambeda, Livigno (ITA). www.nordicfocus.com. © Felgenhauer/NordicFocus. Every downloaded picture is fee-liable.

En ce qui concerne la Sgambeda, c’est une course relativement plate, deux boucles de 21km le long d’une rivière, sur un site magnifique. Surtout quand on a un beau soleil comme cette année."
 
Pour la préparation des skis tu avais l'aide du Team Rossignol ?
 
"Du Team Rossignol et surtout de Steph Mouton. Il y a une belle relation qui s’est installée depuis quelques années, et quand il est là, je sais qu’il fait un boulot énorme sur la préparation des skis, et c’est une confiance supplémentaire au moment du départ.
 
Et puis je sais que si je ne donne pas le meilleur, je rentre à pied. Non, c’est une blague. Par contre, lui, si il se loupe, il rentre à pied.
Dans mon cas, quand on ne fait pas partie d’un Team Régional, il est indispensable d’avoir une structure comme Rossignol dans ce genre d’évènement."
 
Voir un Français 4e d'une FIS Marathon Cup c'est très rare (Transju excepté), alors on va te revoir ailleurs en Europe cet hiver ?
 
"Je vais surtout me focaliser sur celles en skate. Il y en a 6. Je fais l’impasse sur les 3 en classique. Pour l’instant, je suis déjà inscrit sur l’American Birkebeiner, sur l’Engadin et puis bien sûr, l’incontournable Transjurassienne. J’aimerais pouvoir aller à la Dolomitenlauf ainsi qu’à la Koenig Lauf, mais je n’ai pour l’instant je n’ai personne pour m’aider au niveau logistique (Rossignol ne peut pas être présent), il faut donc que j’arrive à trouver de mon côté quelqu’un qui veuille bien s’occuper de moi. A bon entendeur…"
 
Par contre sur les mythiques longues distances en classique, on a pas de Français capable de rivaliser pourquoi ?
 
"J’ai couru deux épreuves en « classique » l’année dernière. Difficile de parler de classique, étant donné que tout se fait sans fart. Les meilleurs effectuent un travail spécifique, de longues séances en poussée. L’année dernière, j’avais essayé de faire ce type de séance, mais je me suis rendu compte sur les courses que la poussée sur les longues distances était complètement différente, elle se fait en fréquence sans jamais aller au-delà du bassin. Après, c’est comme tout, pour rivaliser sur ces classiques, il faudrait en faire plusieurs, pour la confiance tout d’abord, et parce que le travail finit par payer un jour."
 
A quand la création chez nous d'un vrai Team pro et privé comme on le voit maintenant un peu partout ?

"Je pense que c’est indispensable pour jouer devant. On a un temps de retard en France. Pourtant, ces longues distances sont très médiatisées, parce qu’elles drainent du monde, parce qu’elles ont une histoire, parce que justement, elles sont accessibles au skieur Lambda. Pour jouer l’ensemble de FIS Marathon, il faudrait arriver à monter ce genre de structures. Et je suis sûr qu’avec un Team pro et privé, l’image serait intéressante pour les entreprises partenaires."