Aline, pour débuter cet interview, pourrais tu te présenter aux lecteurs de ski-nordique ?

« Je suis née le 12/02/1991, je dispute donc ma dernière saison en junior cet été. Mon club de toujours est le ski club Markstein Ranspach dans le comité du Massif des Vosges. L'an dernier j'ai disputé mes premières coupes du monde de rollerski avec pour meilleur résultat une 4ème place dans la mass start de Cuneo. Cet hiver, en ski de fond, j'ai été sélectionnée aux Championnats du monde junior à Otepää et j'ai également remporté le classement général du Nordic Challenge. »

Pourquoi avoir choisi le rollerski ?

« Au départ, le rollerski n'était qu'un moyen d'entrainement pour le ski de fond l'hiver. J'ai commencé les courses de rollerski sous forme de chronos de préparation, notamment des montées dans le Massif des Vosges. Mais le format de course que je préférais était le circuit en ville qui avait lieu tous les ans à Gérardmer et c'est là que j'ai eu l'idée de participer à d'autres courses, en suivant l'exemple de mon grand frère Yoann. »

La saison a débuté fin juin à Bessans, comment tu juges ton début de saison ?

« En arrivant à Bessans, je ne savais pas trop si les résultats seraient au rendez-vous, vu que je venais de terminer mes examens la semaine même. Finalement ça ne s'est pas si mal présenté avec deux 8èmes places. Ensuite, en Italie j'étais assez satisfaite de mes résultats, 7ème en montée classique et 6ème en poursuite skating malgré une chute. Pour les sprints, je sais que je ne peux pas encore être compétitive par rapport aux meilleures, même si mes contre performances me déçoivent forcément. »

Tous les regards sont maintenant tournés vers les Mondiaux en Norvège prévus mi-août. Quelles sont dans le détail tes ambitions ?

« Les courses sur lesquelles j'espère faire les meilleurs résultats sont la montée en classique et la mass start en skate. Je déplore cependant que mon format de course préféré, le circuit en ville, ne soit pas au programme de ces mondiaux car j'aime le côté technique et tactique de ce genre de course. »

Depuis le début de saison tu fais partie des meilleurs juniors mondiaux en rollerski et tu seras logiquement un des favoris pour les médailles. C’est une pression supplémentaire ?

« Par rapport à la saison dernière, le niveau s'est considérablement élevé en coupe du monde et je ne pense pas pouvoir être à la lutte pour les médailles, quel que soit le format de course. De plus, ces mondiaux en Norvège risquent d'attirer d'autres athlètes que l'on a pas l'habitude de voir sur le circuit tout l'été. J'espère me tromper mais si je pouvais déjà accrocher un top 6 je serais satisfaite. »

Skier en Norvège devant une foule de connaisseurs, voilà également une autre source de motivation ?

« Les mondiaux en Norvège étaient ma principale source de motivation pour cet été. C'est pour cette raison que j'ai participé au circuit coupe du monde jusqu'à présent. Mais cet événement est également l'occasion pour moi d'aller pour la première fois en Norvège, berceau du ski de fond. L'ambiance devrait être au rendez-vous ! »

On ne sait pas grand-chose de votre matériel. Combien coûte une paire de ski-roues ? Sont-ils différents pour le skating ou le classique ? Les pneus sont ils importants ? Combien de paires avez-vous à disposition ?

« Mes ski-roues sont de fabrication artisanale, ils ont été fabriqués par le LEP de Pulversheim, près de chez moi. En ce qui me concerne, je ne suis pas équipée pour le rollerski, je dois donc payer moi même mes roues et mes bâtons. L'hiver, Rossignol me fournit des skis et des chaussures que j'utilise également l'été. Si l'on souhaite investir dans du matériel de qualité, il faut compter environ 300€ pour une paire de ski-roues et 150€ pour le lot de roues supplémentaire. Il faut adapter la dureté des gommes en fonction de la qualité du revêtement et de la météo (il existe des roues « pluie » pour route mouillée). Je possède donc quatre paires de ski-roues : une paire d'entrainement et une paire de course dans chaque technique, et j'ai 3 lots de roues de dureté différentes. »

Quelle est la saison la plus importante pour toi, l’été avec le rollerski ou l’hiver ?

« Pour moi la saison d'hiver a toujours été la plus importante. Jusqu'à présent c'était le rollerski qui était une préparation pour la saison d'hiver. J'ai découvert un milieu sympa et une bonne ambiance. Au fil des étapes de coupe du monde, j'ai noué des liens avec des athlètes d'autres nations et c'est toujours avec grand plaisir que l'on se retrouve. Pour ce qui est du ski de fond, je vais passer senior. Je suis un peu dans l'inconnu pour les prochaines saisons, d'autant plus que je n'ai été retenue ni dans les groupes fédéraux ni au Pôle France de Prémanon... Dans le futur le rollerski deviendra peut-être ma priorité. »