En 1930, Ernst Gertsch, le père du Lauberhorn, organisait la première course sur les hauteurs de Wengen pour déterminer qui des indigènes ou des touristes anglais étaient les meilleurs skieurs de la station. Quatre-vingt ans plus tard, son fils Viktor veille toujours sur l’héritage familial devenu un mythe dans le paysage du ski mondial.
Wengen et le Lauberhorn sont connus dans le monde entier pour leur célèbre descente mais pas seulement, car là-haut dans l’Oberland Bernois, le temps semble être arrêté et les palaces datent encore de la belle époque.
Le site et la piste :
Pour arriver dans cette station interdite aux voitures, il faut prendre le train à Lauterbrunnen et gravir, parfois en compagnie des skieurs, les quelques lacets jusqu’à Wengen.
Lors des week-end de course l’effervescence règne tout au long de la journée avec plusieurs dizaine de milliers d’helvètes qui arrivent avec cloches et toupins dès le petit matin. Pas question de rater l’évènement et d’encourager les Cuche, Defago, Janka et Cie.
Il s’agit maintenant pour les fans de se presser le long de la piste pour occuper les meilleures places avant les autres. Tout se passe dans une ambiance bon enfant avec musique et apéritif pour tous.
Cette piste est particulière puisqu’il s’agit de la plus longue descente du circuit avec ses 4480m de long et un dénivelé de 1028m.
Le décor est lui aussi somptueux avec cette piste entouré des majestueux 4000m que sont l'Eiger, la Jungfrau et le Mönch.
De nombreux passages délicats se trouvent sur cette piste avec notamment le fameux Hundschopf ou les skieurs s’envolent sur plus de 70m, le Russisprung, le Kernen-S, la Wasserstation, la Minnschkante ou encore le passage sous le tunnel du train.
Les descendeurs connaissent par cœur ces différents passages et tous se doivent de les négocier parfaitement pour avoir une chance d’inscrire son nom au palmarès. Wengen, tout comme Kitzbühel, sourit uniquement aux grands champions.
Seuls les plus grands parviennent à dompter cette piste qui se montre parfois et malheureusement fatale.
Le drame
18 janvier 1991, l’entraînement pour la qualification se passe comme un entraînement final normal. A l’arrivée l’ambiance est détendue, les coureurs donnent des interviews. Il y a encore quelques concurrents dangereux au départ. Entre autre Gernot Reinstadler un des jeunes autrichiens qui veulent secouer les coureurs établis. Le fils de la skieuse Traudl Hecher n’a pas encore 21 ans et montre beaucoup de talent.
Puis vient le moment que les personnes qui attendent la fin de la course dans l’aire d’arrivée ne pourront jamais effacer de leur mémoire. Reinstadler fait une faute de carre dans le S d’arrivée et vole à toute vitesse dans le filet de sécurité. Là, arrive ce que personne même dans ses pires cauchemars ne pourrait s’imaginer : Reinstadler reste pris avec la pointe de ses skis. Cela lui déchire littéralement le bas du ventre. Il laisse une grande traînée de sang jusqu’à l’endroit où il s’arrête.
Le choc est grand. Les gens n’ont pas le courage de regarder. Peu avant 1 heure du matin, Frédy Fuchs reçoit du professeur Paul Günter d’Interlaken l’appel tant appréhendé. Gernot Reinstadler est décédé. La course est annulée. Les parents dans la douleur ne feront jamais le moindre reproche aux organisateurs.
Une plaque commémorative à l’arrivée nous rappelle depuis 1992 l’accident tragique. La famille Reinstadler, une délégation de son lieu d’habitation et le pasteur de Piztal étaient présents à son inauguration.
Depuis ce tragique accident, les organisateurs travaillent encore plus la sécurité avec notamment ce S d’arrivée qui a ensuite été redessiné. Mais la piste reste terriblement difficile et les descendeurs arrivent à son terme les cuisses en feux et les souffle très court.
Le record de cette piste est détenu par Kristian Ghedina depuis 1997 comme l’indique le tableau ci-dessous :
Année |
Nom |
Nation |
Temps |
1997 |
Ghedina Kristian |
ITA |
2:24.23 |
1989 |
Girardelli Marc |
LUX |
2:25.76 |
1981 |
Bürgler Toni |
SUI |
2:27.91 |
1980 |
Müller Peter |
SUI |
2:30.56 |
1975 |
Klammer Franz |
AUT |
2:35.19 |
1969 |
Schranz Karl |
AUT |
3:01.60 |
1966 |
Schranz Karl |
AUT |
3:02.76 |
1961 |
Périllat Guy |
FRA |
3:13.9 |
1956 |
Sailer Toni |
AUT |
3:21.6 |
1954 |
Pravda Christian |
AUT |
3:23.2 |
Toutes les infos :
Le week-end du Lauberhorn ce n’est pas seulement la descente , c’est aussi un slalom qui se déroule chaque année sur une pente compliquée avec là encore tous les plus grands qui rêvent de s’imposer sur cette piste. On se souvient encore, coté français, du double succès de Jean-Baptiste Grange en 2008.
Si vous souhaitez vous rendre à Wengen pour vivre tout cela sur place, rendez-vous sur le site officiel : www.lauberhorn.ch
Le palmarès complet des dix dernières années en témoignent :
Year |
Downhill |
Slalom |
Combine |
2010 |
Carlo Janka |
Ivica Kostelić |
Bode Miller |
2009 |
Didier Défago |
Manfred Pranger |
Carlo Janka |
2008 |
Bode Miller |
Jean-Baptiste Grange |
Jean-Baptiste Grange[ |
2007 |
Bode Mille |
--- |
Mario Matt |
2006 |
Daron Rahlves |
Giorgio Rocca |
Benjamin Raich |
2005 |
Michael Walchhofer |
Alois Vogl |
Benjamin Raich[ |
2004 |
--- |
Benjamin Raich |
--- |
2003 |
Bruno Kernen |
Giorgio Rocca |
Kjetil André Aamodt |
2002 |
Stephan Eberharter |
Ivica Kostelić |
Kjetil André Aamodt |
2001 |
--- |
Benjamin Raich |
--- |
2000 |
Josef Strobl |
Kjetil Andre Aamodt |
- |
1999 |
Lasse Kjus |
Benjamin Raich |
Lasse Kjus |