Marie-Laure Brunet a fêté ses 23 ans le 20 novembre, elle va déjà entamer sa cinquième saison en coupe du monde. 33e du général en 2008, 16e en 2009, 9e en 2010, la Dauphinoise terminait l'hiver passé à la 13e place mondiale.

Son palmarès est déjà fourni , championne du monde de relais mixte, une médaille d'argent et trois médailles de bronzes obtenues en relais aux mondiaux. Avec sa médaille de bronze olympique gagnée en poursuite et l'argent du relais. Seul l'or manque encore à sa collection. Elle n'a encore jamais gagné en coupe du monde mais compte trois deuxièmes places et trois troisièmes places.

L'an passé, Marie-Laure avait très bien débuté la saison mais par la suite les choses se sont gâtées :

"J’ai eu une fin d’hiver très éprouvante aussi bien physiquement que mentalement. Mes objectifs n’ont pas tous été remplis ce qui m’a frustré sur le moment. Mais après avoir remis les choses à plat et en ayant pris un peu de recul je suis consciente que dans l’ensemble il y a eu de belles courses surtout pendant la première moitié de la saison. La période plus difficile que j’ai connu m’aura permis d’apprendre à mieux me connaître mais aussi à analyser les erreurs que j’ai pu faire et du coup ça m’a fait grandir. Il y a eu des podiums, des médailles aux championnats du monde et il ne faut jamais banaliser de tels résultats…" explique t'elle.

Son succès en IBU Cup quelques jours avant le grand début tombe à pic :

"J’ai hâte de rentrer dans le vif du sujet. Dans l’ensemble je suis contente du travail effectué en préparation. J’ai essayé d’aller un peu plus loin dans mes idées en m’entourant des gens avec qui j’avais envie de travailler et qui me permettent d’évoluer. J’ai passé un bon été, partagé entre les stages avec notamment une période de trois semaines passée en Norvège, et un séjour chez moi dans les Pyrénées.

Brunet

Je me suis ressourcée dans ma région et cela m’a aussi fait le plus grand bien. Je me rends compte que je suis attachée à mes racines. J’ai quitté ma région à quinze ans et j’ai besoin d’y revenir pour retrouver un peu de fraîcheur mentale et affective. Ce sont aussi des détails qui comptent pour un sportif de haut niveau. "

Quelques petits ajustements à l'entrainement 

"Globalement j’ai suivi le même schéma d’entrainement. Même si l’an passé j’avais essayé de faire des intervalles tôt dans la préparation. Avec le recul je me suis rendu compte que j’étais en forme trop vite avec ce type d’entrainement. Du coup avec Lionel Laurent mon entraineur pour le  physique nous avons privilégié l’aérobie et le travail musculaire. C’est en automne que les intensités sont davantage intégrées dans la préparation. "

Les objectifs de l'hiver

"La coupe du Monde au Grand Bornand est évidemment à mes yeux une étape où j’ai à cœur de bien faire. Pour cela je sais que j’ai une seule chose à faire, c’est justement de ne rien faire de plus qu’ailleurs. Pour moi la meilleure façon d’aller me faire plaisir en France ça sera de faire les choses simplement et de ne pas me laisser submerger par l’ampleur de l’évènement. Ce sera inédit de courir chez nous, devant notre public mais cela doit être un avantage, pas une source de pression. Mais une chose est sûre c’est que j’ai hâte d’y être…Il y aura aussi les Mondiaux en Allemagne qui me donnent  les frissons rien qu’en y pensant. Alors oui ces mondiaux 2012 seront pour moi une date clé de la saison avec de gros objectifs."

Le classement général de la coupe du monde

"L’an dernier je m’étais fixée comme objectif le top 6. J’ai terminé 13ème. J’étais loin du compte !! Alors pour cette année je ne me prononce pas, mais ça ne veut pas dire que l’objectif n’est pas dans un coin de ma tête.. !!"

Des souhaits plus personnels

« C’est vrai que j’aimerai tirer le billet gagnant de l’euro million pour être certaine de pouvoir  « me la couler douce » après ma carrière !! Plus sérieusement, même si cela semble être un cliché, mais mon but ultime est tout simplement d’être heureuse et épanouie en tant que femme. Pour l’instant, le biathlon me procure de supers moments, c’est pour ça aussi que tous les jours je me motive pour aller m’entrainer, car la sensation que j’éprouve intérieurement après une bonne course est unique. J’ai envie de la ressentir le plus souvent possible. Mais j’évolue et je me rends compte qu’il faut vivre pleinement chaque jour qui passe. Ce n’est pas toujours facile pour moi de le mettre en pratique parce que j’ai tendance à avoir la tête trop souvent dans le guidon, mais j’ai de plus en plus envie de prendre du temps pour moi et du coup je fais en sorte de satisfaire un maximum des mes envies.  Avoir le sourire c’est important pour soi et pour les gens qui nous entourent. »

Photos : Nordic Focus