A quelques semaines du début de la saison hivernale, le directeur technique national de la Fédération française de ski, Fabien Saguez, a réuni mardi à Paris les membres des différentes équipes de France pour les enjoindre à "être ambitieux et fous".

FABIEN SAGUEZ, à l'exception des biathlètes, les membres des équipes de France de ski et de snowboard ne disputeront pas cet hiver de grands championnats, comme des jeux Olympiques et des Mondiaux: est-ce une saison sans enjeu ?

F.S. : "On a deux grosses saisons avant les jeux Olympiques de Vancouver 2010 et l'objectif d'ici-là est de se placer en vue de ce grand évènement, sans parler des Championnats du monde de ski alpin 2009 qui auront lieu en France, à Val d'Isère. Tout cela peut paraître loin, mais cela va arriver vite: il faut donc avancer. Ceux qui sont régulièrement dans les 30 premiers doivent s'installer dans le top 15, ceux dans le top 15 doivent se rapprocher des podiums."

Avec le départ à la retraite de Raphaël Poirée et Florence Baverel-Robert et la saison post-olympique décevante d'Antoine Dénériaz, l'équipe de France n'est-elle pas en manque de leaders ?

F.S. : "On attend des médaillés de Turin qu'ils reviennent au top: les années post-olympiques sont toujours difficiles. Le problème Turin est évacué et on va revoir des gens comme Antoine ou Vincent Defrasne (respectivement champion olympique de descente et de poursuite en 2006, NDLR). Mais des nouveaux leaders sont en train de s'établir comme Jason Lamy-Chappuis (combiné nordique), Jean-Baptiste Grange et Vincent Vittoz qui est pour moi, avec son sérieux et son palmarès, l'exemple à suivre. Ce que j'ai envie de voir, ce sont des athlètes qui essaient et qui sont ambitieux. Je les encourage même à être fous. J'aimerais que cette équipe de France montre la force de son collectif à l'image de notre équipe de France masculine de ski de fond. Il y aura des résultats cette saison si on reste solide comme un "pack", pour reprendre un mot à la mode en ce moment."

Que vous inspirent les problèmes au sein du comité d'organisation des Mondiaux-2009 de Val d'Isère avec les démissions de hauts responsables et les retards pris par les travaux ?

F.S. : "Je reste assez stoïque. Je suis sr d'une chose: il faut que l'on puisse s'entraîner quand on veut pour pouvoir bénéficier de l'avantage d'évoluer à domicile. Je n'ai pas trop d'avis sur le reste: je sais aussi que les retards pris à Val d'Isère n'ont rien d'inquiétant par rapport à ce qui se passe à Liberec (République tchèque, où auront lieu les Championnats du monde de ski nordique en 2009, NDLR). Je pense aussi que ces difficultés peuvent nous donner de la force: c'est un peu ce qui s'est passé pour les rugbymen, tout le monde les donnait morts et ils se sont surpassés."

source : www.eurosport.fr  - AFP