Martin, avec neuf podiums dont deux victoires cet hiver en Coupe du monde, vous êtes forcément très attendu...

"C'est un Championnat du monde, cela a lieu tous les ans, cela n'a pas le prestige des jeux Olympiques. Mon objectif de la saison est déjà atteint puisque sauf catastrophe, personne ne pourra revenir sur moi au classement général de la Coupe du monde (Il est 3e alors qu'il avait fini la saison dernière au 5e rang, NDLR). Je veux revenir avec une médaille en individuel. Je serai bien sûr déçu si je n'ai pas de médaille, car je n'ai jamais enchaîné cette saison quatre courses sans un podium. Mais rien n'est jamais acquis, les conditions peuvent nous être défavorables, le sport est un éternel recommencement".

 Qui seront vos principaux rivaux ?

"Sur chaque course, quinze +mecs+ peuvent monter sur le podium si les conditions sont régulières et encore plus si elles sont changeantes. Mais il y a quand même des favoris qui se détachent comme Tarjei (Boe, le Norvégien leader de la Coupe du monde, NDLR), Emil (Svendsen, norvégien lui-aussi N.1 mondial sortant, NDLR), moi, un ou deux Allemands, un Suédois et les Russes. Je ne fais aucun complexe devant les Norvégiens, pas même devant Ole (Einar Bjoerndalen, biathlète le plus titré de l'histoire, NDLR), je sais que j'ai encore une belle marge de progression, même si je ne suis pas sûr d'atteindre tout mon potentiel".

 Rien ne semble à 22 ans pouvoir vous déstabiliser, on vous sent serein...

"Je fais du biathlon pour être le meilleur, pour gagner et pour me faire plaisir, mais pas pour entrer dans le livre des records. Il y aura un jour quelqu'un qui gagnera une Coupe du monde plus jeune que moi. Qui se souvient en France de Patrice Bailly-Sallins (premier Français champion du monde, NDLR) ? Cela sera la même chose avec Raphaël (Poirée, NDLR) et moi aussi. Je sais qu'il y a plein d'autres sports et plein d'autres champions" (avec AFP)

Photo : Nordic Focus