Ce titre de champion olympique a-t-il changé votre vie ?

"Quand tu passes de l'ombre à la lumière en 25 minutes de course, car c'est vraiment ce qui s'est passé pour moi, ta vie change complètement. Les gens te reconnaissent, tu es plus sollicité. Tu te sens champion olympique, c'est quelque chose que tu voudrais oublier pour te concentrer sur la nouvelle saison, mais malheureusement, c'est un grand mot, tout le monde te le rappelle. Je ne m'en plains pas, mais c'est une pression en plus, tu te sens attendu".

Cette pression est peut-être d'autant plus forte que nous n'étiez pas forcément attendu à pareille fête (or en sprint, bronze en poursuite) avant les JO...

"Je veux prouver que ce titre n'est pas un coup de chance. Pour 99% des Français, tu es champion olympique et tu dois être forcément leader de la Coupe du monde. Il y a 45 courses de Coupe du monde, tu ne peux pas gagner toutes les courses, cela ne s'est jamais fait, même Bjoerndalen ne l'a jamais fait et ne le fera jamais. Je suis encore jeune, je me suis encore donné les moyens de réussir et il n'y a pas de raison que cela ne paye pas, mais attention, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Si je fais 35e sur la première course, je vais redescendre de mon nuage et c'est là où on verra si je suis fort mentalement".

Les saisons post-olympiques peuvent se révéler difficile à gérer...


"C'est la saison la plus dure. A chaque fois que tu vas à l'entraînement, tu penses à cela, tu te dis je vais être dans le relais olympique, je veux aller aux JO. Là tu fais les JO, tu fais médaille d'or et médaille de bronze, il faut trouver une nouvelle source de motivation, moi, c'est me faire plaisir. Mon truc, cela peut paraître bateau, mais c'est être le plus souvent devant. Il y a quelque chose que le biathlon français n'a réussi qu'une seule fois, c'est le titre mondial en relais en 1999. C'est un bel objectif pour les Mondiaux de Khanty (Mansyisk en Russie du 3 au 13 mars)". (avec AFP)

Photo : Nordic Focus